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C’est une kermesse. C’est ce que dit la dame coiffée...

Publié le 04 août 2010 par Fabrice @poirpom
C’est une kermesse. C’est ce que dit la dame coiffée...

C’est une kermesse. C’est ce que dit la dame coiffée à la dynamite fluo au début.

Elle ment.

C’est un joyeux bordel. Une quinzaine d’échappés de l’asile qui font des cabrioles jusqu’à essoufflement.

Et dès le départ, c’est le bazar. Avant même le début du spectacle. Alors que le public s’installe. La troupe est là, sur scène. Des jeunes cons qui font les cons. Ils parlent mais personne ne comprend. Ils font des blagues mais personne ne les entend.

À croire qu’ils se fichent du public.

Et Dame-Dynamite fait son laïus. La bande en arrière plan.

Puis tout le monde dégage.

Place aux artistes. Seul, à deux, à trois.

Un mec d’abord. Est lâché. Seul. Parce que jongler avec des baballes est d’un rasoir, il s’encombre d’une corde. Avec laquelle il se pavane, comme une chanteuse de cabaret aguicherait avec son boa.

Il y a aussi le désir tourné en dérision. Des cuculs ronds qui se dandinent, des talons qui claquent, des mectons qui font les malins, des femmes qui s’aiment et qui s’assument.

Il y a la roue Cyr, un cerceau géant, et un mec qui s’y agrippe comme si sa vie en dépendait et le public comme à des lèvres d’un chanteur pour midinettes. Il est beau, il est souple. Un numéro agaçant. Parce qu’il s’arrête.

Les intermèdes musicaux, bricolés par la bande, offrent tambours et trompettes qui divertissent pendant les mises en place.

Il y a un aristo, déchu-déglingué, armé de son diabolo, qui se prend pour un cador, un vrai. Et c’en est un, un vrai.

Il y a des bourdes. Des vraies. Des ça-c’était-pas-prévu. Mais les furieux ont les burnes comme des pastèques, le public est tendu comme un slip. Alors les cabrioles s’enchaînent.

Il n’y a pas d’histoire. La belle affaire…

La musique fédère souvent. Parfois surprend. Comme cet étonnant Arno qui dit Dans mon lit tandis qu’un drôle d’oiseau se promène le long d’un fil.

Chaque numéro est un petit morceau de bravoure. Mais c’est bien toute une troupe qui vibre derrière les rideaux quand l’un d’entre eux fanfaronne sur scène. 

Jusqu’à essoufflement.

Sorties 8, 9, 10

Le spectacle de l’ESAC, École Supérieure des Arts du Cirque de Bruxelles

À l’Espace Chapiteaux de la Villette jusqu’au 14 août

C’est pas gratuit. Mais c’est pas grave.


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