Verres et carafes : quelques conseils

Par Eric Bernardin

Je fais cet article à la demande d'une lectrice qui me demandait conseil à ce sujet. Et c'est vrai que le choix des verres ou des carafes est presque aussi important que celui du vin. Voici donc quelques pistes qui devraient vous aider.

Les verres

Plusieurs choses importantes :

- il doit avoir une forme de "tulipe" ou de "calice" afin de concentrer les arômes pour profiter au maximum du nez du vin. Les "ballons" sont à proscrire, mais aussi les formes tubulaires, les cônes inversé, etc... etc...

- il doit être parfaitement lisse, sans gravure et encore moins coloré. Laissez ce genre de chose pour les verres à eau.

- le rebord du verre doit être fin : c'est ce qui fait la grosse différence entre les verres "bas de gamme" et les bons verres.

- il doit être relativement volumineux, car vous ne le remplirez que d'un tiers afin de pouvoir l'agiter pour l'aérer. 35 cl pour un verre à vin blanc. 40-45 cl pour un verre de vin rouge.

- il doit avoir un pied afin de le tenir par celui-ci : cela évite de réchauffer inutilement le vin 

J'ai un faible pour les Spiegelau. L'Expert pour boire au quotidien ou pour des dégustations de groupe où il n'y a que 6cl par personne (contenance max du verre : 21 cl). Par contre, lors d'un beau repas, il fait chiche. J'utilise alors les verres de la série Authentis : le n°3 pour les blancs et le n°2 pour les rouges.

Mais j'ai découvert chez un ami d'excellentes copies : les Stölzle qui ont le mérité d'être deux fois moins cher. Et franchement, on ne voit pas la différence. Je me rappelle que nous n'arrivions pas à les distinguer sans regarder la marque gravée au pied de chaque verre.

Pour l'entretien, je les passe au lave-vaisselle, car à la main, j'ai toujours des traces. Je ne trouve que ça leur apporte d'odeurs parasites.

Les carafes

Elles ont deux but différents :

- l'aération des vins qui sont en situation de réduction dans la bouteille. Cela concerne surtout les vins jeunes et puissants.

- la décantation des vieux vins qui ont pas mal de dépôts. Je ne suis pas trop partisan de la méthode. Il vaut mieux poser verticalement la bouteille 24h à l'avance pour que ceux-ci descendent par gravité, puis servir avec précaution.

Dans tous les cas, il est indispensable de déguster le vin avant de prendre la décision de le carafer, et ce au moins 3-4 heures à l'avance afin de parer à toutes les surprises (choisir une nouvelle bouteille car il y en a une de bouchonnée ou de déviante).

Dans le cas d'un vin rouge jeune 

- s'il se goûte parfaitement dès l'ouverture, surtout ne rien faire. Le reboucher jusqu'au moment du service

- s'il est réduit (odeurs de "chien mouillé", de "mer à marée basse", de local mal aéré...), transvaser le vin dans une carafe large et le tester à intervalle régulier. Pas besoin d'en boire : vous en versez dans un verre et vous le humez. Si c'est encore réduit, il y reste. Sinon, vous pouvez le remettre en bouteille.

Dans le cas d'un vin rouge de 10-20 ans

- s'il se goûte parfaitement dès l'ouverture, surtout ne rien faire. Le reboucher jusqu'au moment du service

- s'il est réduit (et possède une structure puissante), cf prédécent

- s'il semble juste un peu fermé, enlevez l'équivalent d'un verre histoire de le "dégager à l'épaule" et laisser la bouteille ainsi ouverte (avec une gaze en plein été pour éviter que des bébêtes y rentrent...)

- S'il l'est un peu plus, mettez-le dans une carafe relativement étroite (comme celle du milieu dans la photo ci-dessus). Et le déguster à intervalle régulier pour surveiller son évolution

Dans le cas d'un vin rouge ancien

je préconise la méthode dite "Audouze" (voir ICI). Elle avait parfaitement marché il y a trois ans avec un Branaire 1937.

Dans le cas des vins blancs

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