GHOST IN THE SHELL de Mamoru Oshii

Par Djswan23


GHOST IN THE SHELL de Mamoru Oshii (Japon / 1995)
Genre : SF / Animation
Durée : 82mn
Acteurs : Atsuko Tanaka, Akio Ôtsuka, Tamio Ôki, Iemasa Kayumi, Kôichi Yamadera

Résumé : Dans un Japon futuriste régi par l’Internet, le major Motoko Kusunagi, une femme cyborg ultra-perfectionnée, est hantée par des interrogations ontologiques. Elle appartient, malgré elle, à une cyber-police musclée dotée de moyens quasi-illimités pour lutter contre le crime informatique. Le jour où sa section retrouve la trace du ‘Puppet Master’, un hacker mystérieux et légendaire dont l’identité reste totalement inconnue, la jeune femme se met en tête de pénétrer le corps de celui-ci et d’en analyser le ghost (élément indéfinissable de la conscience, apparenté à l’âme) dans l’espoir d’y trouver les réponses à ses propres questions existencielles…

Avis : 9/10
Ce film a-t-il pris un coup de vieux face aux nouvelles techniques d’animation ? Non. Ce film est-il toujours d’actualité ? Oui. Bien sûr, on ne peut être d’emblée attiré par l’univers du manga ou d’un monde rétro-futuriste, mais on peut par contre être intéressé par les rapports entre l’homme et la machine, entre l’Homme et sa propre conscience, par son identité. Le substrat fondamental de « Ghost in the shell » est bien là, dans cet univers que n’aurait pas renié un Philip K. Dick ou des auteurs qui œuvrent dans le cyber-punk. De même, par certaines scènes du film, on ne peut s’empêcher de faire la comparaison avec des pans entiers du Blade Runner de Ridley Scott.
Où est la trace de l’humanité pour des êtres qui sont mi-humains, mi-machines, et qui doivent régulièrement passer en maintenance ? Où est la trace de leur indépendance et de leur liberté quand la survie de leur être est dépendant d’un contrat d’engagement qui stipule qu’ils devront rendre leurs « options » s’ils quittent le service ? Où est le signe de leur sensibilité quand ils sont dressés à enquêter et neutraliser ? L’humanité s’arrête-t-elle au corps et aux simples facultés intellectuelles comme on serait en mesure de le croire dans les sociétés post-industrielles du début du XXIème siècle, ou bien est-elle intemporelle et désincarnée, réduite à un simple « ghost » (avatar futur de ce que l’on appelait « âme » au temps jadis), fusionnable avec d’autres ? Toutes ces questions sont en suspend dans ce film, et c’est ce qui en fait sa perennité.
Au-delà de l’univers visuel étonnant développé par Mamoru Oshii, d’une très belle cohérence, il faut noter le bon travail de la bande son, angoissant à souhait, et la musique somptueuse à base de choeur de Kenji Kawai.
Une très belle réussite du genre.