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Sur l´article de Caroline Ifeka : AFRICOM, l’Etat kleptocrate et le militantisme des petites gens.

Publié le 07 août 2010 par Musengeshikatata

07 août 2010

Sur l´article de Caroline Ifeka : AFRICOM, l’Etat kleptocrate et le militantisme des petites gens.

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Commentaire sur Pambazukanews 156

http://pambazuka.org/fr/category/features/66462

La lutte contre le terrorisme est une réalité, certes, mais c´est aussi un prétexte pour cacher le véritable danger économique grandissant qui menace l´occident…

« Tout captif porte dans sa main gauche le pouvoir d'anéantir sa servitude. »

William Shakespeare

Hem, désolé, je ne suis pas du tout d´accord avec l´auteur de cet article sur sa vision économique et culturelle du courant de changement mondial actuel. L´analyse de l´auteur se base, à mon sens, sur un schéma historique dépassé. Certes l´occident veut gagner et rapporter, comme par le passé, les intérêts de ses investissements chez lui à domicile; mais qui ne le fait pas ? Les investissements actuels chinois en Afrique n´ont pour but que d´ouvrir cet énorme pays aux ressources énergétique, aux matières premières et aux alliés commerciaux et politiques dont la Chine aura grand besoin dans l´avenir. La Chine ne fait jusqu´à ce jour que des investissements de structures dans le social et l´exploitation des matières premières; on n´y voit pas une Chine construisant en Afrique des voitures, des pièces de rechange ou finançant la petite et moyenne entreprise du fer, du bois, de la chimie ou des usines d´engrais...etc. Seuls les africains longtemps désorientés et dépensiers bêtement de leurs propres investissements sociaux et économiques, semblent flattés par ces accents économiques chinois, or ceux-ci, pour allégeant qu´ils soient ou flatteurs, ne créent pas l´emploi au sens réel du développement. Pour cela ces investissements sont trop isolés et plutôt utilitaires aux intérêts chinois qu´ils ne le sont aux intérêts de développement réel africain. Mais qui dit que les étrangers doivent venir développer l´Afrique pendant que les africains eux-mêmes tournaient en rond, jetaient leurs capitaux par la fenêtre ou négligeaient de former sévèrement leurs enfants et financer leur installation dans un puzzle organisé et réfléchi de la production ?

Oui, il ne s´agissait plus d´assujettir le monde ou le dominer comme l´occident l´a toujours fait en nous gavant de fausses promesses de liberté et de démocratie…l´émergence de la Chine suivie de l´Inde au firmament du développement industriel et la crise économique et financière qui s´en est suivie pour essayer d´ « acheter le monde à vil prix avec des titrisations aussi fausses que faisandées » a accrû l´impasse dans laquelle se trouvait l´occident et son expansionnisme économique depuis 20 ans. Ce que l´Afrique n´était pas arrivée à faire parce que désorientée par une élite irresponsable et aliénée, et dévoyée par la francafrique, la Chine, de par son énorme puissance démographique et son identité culturelle homogène, y est arrivé : à se doter d´un niveau de production et d´organisation sociale conséquentes ouvrant sur une production de bien industriels d´exportation. Cela a attiré, avec une privatisation autorisée du capital, la cupidité des investisseurs américains et occidentaux…le tour était joué car le piège du gambit chinois s´est désormais refermé sur les occidentaux qui depuis produisent en Chine à bas prix pour vendre chez eux avec des gains énormes, certes, mais à la longue ils envoyaient eux-mêmes leurs ouvriers au chômage ! L´exemple le plus le plus exhaustif de cette pratique est celle de KIK, une entreprise textile allemande faisant produire en Chine et au Bengladesh. Ses gains sont énormes et sa croissance explosive basée au Bengladesh sur des salaires de 25 €/ mois à des couturières vouées à un contexte de travail infernal. Mais ces pauvres ont-elles le choix ?

A l´exemple de Kik, de Lidl, d´Aldi, de Netto on peut voir ce qui arrive : les capacités industrielles s´évaporent en occident pour les pays aux salaires misérables. On aura bien ramener des profits en occidents, y créer l´emploi dont on peut les employés peuvent en vivre décemment sera, avec le temps, infructueux ou pratiquement impossible suite á la concurrence étrangère. Les salaires vont donc baisser ainsi que les coûts à la production pour rester concurrentiel. Or la baisse des salaires en occident a des conséquences effroyables : les pensions vont dégringoler ainsi que le pouvoir d´achat et les assurances sociales maladies. Et même si le système occidental s´est inventé l´aide aux petits revenus, à la longue l´Etat ne saurait tenir le coup car l´augmentation de ces petits salaires quittent l´exception pour devenir la règle générale avec une conséquence certaine : les gens sont contraints à épargner, acheter bon marché…en fait acheter chinois ! Pour l´occident actuellement il s´agit de chercher à stopper cette tendance, mais comment ? Bientôt le capital ne sera plus rentable en occident, le garder sur place ne servirait à rien ; spéculer à la bourse dans des valeurs étrangères montantes serait plus averti. Le désespoir actuel devant cette impasse aux Etats-Unis se traduit par quelques milliardaires se dépouillant volontairement de la moitié de leur fortune ; cela va-t-il relever la situation ? Pas du tout, c´est plutôt de la cosmétique tout cela ; en réalité, pour être réellement efficace du point de vue économique, ces riches devraient créer l´emploi. Or actuellement, c´est pratiquement impossible…sauf si on investit dans ceux qui croissent économiquement comme les chinois, et hélas, eux, avec leur avancée industrielle, renvoie inévitablement des milliers d´ouvriers et d´universitaires occidentaux au chômage. L´impasse. J´ai appelé cela la queue du diable parce d´une manière ou d´une autre l´occident ne sait échapper au sort ingrat qui l´attend. Quand on a compris ceci, on sait que l´Afrique a aussi sa chance, maintenant ou plus tard, mais les pays africains avertis devraient mettre tout en œuvre pour mettre leurs formations professionnelles et leurs créativité à jour en soignant particulièrement leurs facteurs fondamentaux de développement. Personne ne le fera à leur place, même pas les chinois. Quand on aspire à la liberté, à la réalisation sociohistorique, on s´en donne les moyens ; on n´attend pas qu´on vous les offre pendant qu´on affamerait ses propres enfants ou qu´on négligerait de développer leurs capacités intellectuelles, imaginaires, créatives. Sans cela on n´ouvrira jamais les portes de la chance et ceux de l´espoir réelle de réalisation industrielle.

Musengeshi Katata

« Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu »

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