C’est un Saâdane calme et sûr de lui qu’on a vu hier lors du point de presse qu’il a animé à l’occasion du prochain match amical. Il a accepté de répondre à toutes les questions des journalistes.
Avant de souhaiter la bienvenue aux journalistes, et avant d’ouvrir le débat, Saâdane a décidé de parler de trois points essentiels qui sont les objectifs que la FAF lui a assignés, le stage et le match de mercredi, et enfin le parcours de l’EN en Coupe du monde. «Le Mondial est terminé, remettons les pieds sur terre» Le sélectionneur Rabah Saâdane considère que sa mission est loin d’être facile. «Tout le monde pense qu’on est déjà qualifiés pour la prochaine Coupe d’Afrique, alors que c’est faux. On obtient la qualification sur le terrain. La Coupe du monde a pris fin. C’est une nouvelle page qui s’ouvre. Alors j’appelle la presse, les joueurs et les supporters à remettre les pieds sur terre et à aider cette équipe à atteindre son objectif qui est de se qualifier pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations», dira le coach. «Mon objectif, se qualifier à la CAN» Sur le communiqué qu’on a pu lire le lendemain de la reconduction de Saâdane, il était écrit que le BF avait exigé de Saâdane la qualification pour la CAN, mais aussi de faire mieux qu’en 2010. Saâdane ne voit pas les choses de cette façon. «Mon objectif est de nous qualifier pour la prochaine CAN, point. Moi, je gère match par match. En 2007, je l’ai dit à M. Haddadj : ‘‘Ecrivez ce que vous voulez sur le contrat, moi, je gère match par match. 2 ans et demi après, on est allés en demi-finale de la Coupe d’Afrique en Angola, et une qualification au Mondial après 24 ans d’absence.» «C’est Kabir qui a demandé à partir» Le staff technique de la sélection est resté le même, excepté Lamine Kabir, le préparateur physique, qui a été remplacé par Boujemaâ Mohammedi. A ce propos, l’entraîneur en chef dira : «Il faut savoir que c’est Lamine Kabir qui a demandé à partir et non le contraire. Je pense qu’il a eu des propositions meilleures, alors il a décidé de partir de son plein gré. C’est un jeune cadre algérien. A sa place, j’ai décidé d’appeler Mohammedi Boujemaâ, un autre Algérien, qui a d’ailleurs commencé son travail hier. J’insiste toujours sur le fait que le staff technique reste algérien à 100%.» «Walid Sadi, une grosse perte pour l’EN» L’entraîneur national, Rabah Saâdane, a ensuite parlé d’une personne qui, selon lui, a beaucoup donné à la sélection, Walid Sadi en l’occurrence. «Je profite de cette occasion pour rendre un vibrant hommage à Walid Sadi, le désormais ex-manager général de l’équipe nationale. C’est une personne qui faisait un énorme travail. Personnellement, je regrette beaucoup son départ, car il nous est très difficile de le remplacer. Il y a aussi Jahid Zefzef qui a fait un énorme travail, je les remercie tous les deux.» «Le résultat de ce match m’importe peu» Après avoir éclairé certains points restés jusque-là sombres, Rabah Saâdane a commencé à parler du match amical de mercredi prochain face au Gabon. «Ce match nous servira pour évaluer l’état physique et mental des joueurs. Comme vous le savez, l’ensemble des joueurs ont repris les entraînements vers la mi-juillet, comme c’est le cas de la plupart des joueurs qui ont pris part à la Coupe du monde. Ils sont en pleine préparation avec leurs clubs. Certains sont en forme, d’autre non. Mon objectif n’est pas de gagner mercredi ou de faire un grand match, mais d’évaluer la forme des joueurs à un mois du premier match officiel après la Coupe du monde face à la Tanzanie», a insisté le coach. «On fera tourner l’effectif pour évaluer l’état de tous les joueurs» Treize joueurs sont arrivés dimanche. Ils ont pris part à une séance d’entraînement avec le préparateur physique. 6 autres ont rejoint le lieu du stage hier matin. Zemmamouche, par contre, rejoindra ses coéquipiers ce matin. Ils avaient droit au biquotidien hier. Après évaluation de l’état physique de tous les joueurs, on décidera qui va jouer et qui ne pourra pas jouer demain. Une chose est sûre, on va faire tourner l’effectif de manière à permettre à un maximum de joueurs de jouer. De cette manière, on évaluera la forme de chacun», dira Saâdane. «Je rends hommage à Lacen» Ce n’est un secret pour personne, Mehdi Lacen souffre d’une pubalgie qu’il soigne actuellement à Santander. Saâdane a décidé donc de le laisser se soigner tranquillement avec son médecin en Espagne. «Mehdi souffrait de cette blessure bien avant le Mondial. On a géré sa blessure pendant le Mondial. On a réussi à le faire jouer les trois matchs, ce qui était impensable sans le courage de ce joueur auquel je rends hommage d’ailleurs. Malheureusement pour lui, cette blessure s’est réveillée. Il est actuellement en Espagne pour se soigner. Ses médecins ont décidé de ne pas l’opérer, et je pense que c’est une bonne chose pour lui et pour nous aussi», dira-t-il. «Je ne pense pas qu’on pourra le récupérer pour le match de la Tanzanie» Toujours concernant le milieu de terrain de Santander, Rabah Saâdane s’est montré pessimiste quant à la participation de Lacen au match du 3 septembre prochain face à la Tanzanie. «Sincèrement, je ne pense pas qu’il pourra jouer le match de la Tanzanie. Sa blessure demande beaucoup de temps pour se cicatriser. Ses médecins font le nécessaire, mais je doute fort qu’il sera prêt d’ici le début septembre. Les chances pour qu’il soit avec nous sont vraiment minces», a expliqué Saâdane, avant d’ajouter : «Il faut éviter de refaire les mêmes erreurs. Certains cas ont été mal gérés auparavant, ça ne sera plus le cas.» «Meghni, ce n’était l’erreur de personne» Juste après que Saâdane ait parlé des erreurs qui ont été commises par le passé concernant la gestion de certains cas médicaux, les journalistes ont essayé de savoir si le coach faisait allusion au cas Meghni, la réponse du Cheikh était la suivante : «Mourad voulait jouer le Mondial. Il était prêt à tout pour y arriver. Je ne cache pas que moi-même je souhaitais qu’il joue la Coupe du monde. On a tout fait ensemble pour réaliser ce vœu qui était partagé par tout le monde, je pense. Vous connaissez tous la fin, je pense. Je suis allé le voir et je lui ai dit : ‘‘Désolé, tu ne prendras pas part à la Coupe du monde’’. A mon avis, pour le cas Meghni, ce n’était la faute de personne, c’était écrit, c’est tout…» «Mbolhi est là malgré le décès de sa maman» Il était de son droit de demander d’être dispensé de ce stage du moment que sa maman est décédée cette semaine. Raïs ne l’a pas fait puisqu’il était le premier à rejoindre le lieu du stage. «Je rends un autre hommage à notre portier, Raïs Mbolhi, qui, malgré le décès de sa maman, a insisté à être présent avec nous. C’est très courageux de sa part… Toute l’équipe est solidaire avec lui.» «Attention, la Tanzanie est une excellente équipe» En parlant des éliminatoires de la Coupe d’Afrique, Rabah Saâdane a insisté sur le fait que la Tanzanie est une très bonne équipe. «Je connais la Tanzanie, je peux vous assurer que c’est une très bonne équipe. Il ne faut pas sous-estimer nos adversaires. Tout le monde se focalise sur la rencontre du Maroc, mais moi, je pense plus à ce match du 3 septembre face aux Tanzaniens», dira Saâdane. «Septembre n’est pas le mois de l’Algérie» Pour justifier sa crainte de ce premier match des éliminatoires de la CAN 2012, Rabah Saâdane donna l’argument suivant : «Nous avons battu l’Egypte en fin de saison. Nous sommes allés ensuite battre la Zambie chez elle dans la même période. Nous avons ensuite accueilli la Zambie et le Rwanda en début de la saison, et vous avez vu combien il nous était difficile de venir à bout de ces deux équipes à Blida. Tout ça pour vous dire que le mois de septembre ne nous arrange pas. C’est une période transitoire. La plupart de nos joueurs jouent en Europe, et en ce mois-ci, ils sont tous en préparation… C’est pour ça que je redoute ce premier match face à la Tanzanie.» «Je n’ai pas peur du Maroc» Depuis que le tirage au sort a donné le Maroc dans le même groupe que l’Algérie, les gens n’arrêtent pas de parler de cette rencontre qui s’annonce très chaude. «Les gens se focalisent sur le match du Maroc. Ce n’est pas mon cas. Je pense plus au match de la Tanzanie qu’à celui du Maroc, et je vais vous dire pourquoi. On jouera face au Maroc en avril, le retour en juin. C’est une période où nos joueurs sont en pleine compétition, donc en pleine forme. Contrairement à septembre. Et puis, qui vous a dit que ça se jouera entre l’Algérie et le Maroc, il y a aussi la Tanzanie qui est une très bonne équipe, et également la Centrafrique qu’on ne connaît pas.» «C’est honteux de dire que je fais dans le favoritisme et le régionalisme» Rabah Saâdane n’a pas raté cette occasion pour répondre à certaines personnes qui l’ont accusé de faire du favoritisme. «C’est vraiment honteux de dire que Saâdane fait dans le favoritisme. Pis encore, certaines personnes n’ont pas eu froid aux yeux en disant que je fais jouer des joueurs par rapport à la région dont ils sont originaires. Je choisis mes joueurs avec professionnalisme et selon les qualités physiques, techniques et morales, sans tenir compte que ce joueur est Kabyle ou Chaoui… C’est vraiment malheureux de descendre aussi bas…» «Nous, on est allés au Mondial, et vous, qu’avez-vous fait ?» Toujours en s’adressant à ses détracteurs, l’entraîneur national n’a pas mâché ses mots. «Nous, on a qualifié cette équipe à la Coupe du monde. On a été en demi-finale de la CAN. Vous, qu’avez-vous fait ? Montrez-nous ce que vous avez réussi !», dira Saâdane, très en colère. Bien sûr, le coach n’a pas cité les personnes qu’il visait, mais tout le monde sait de qui il s’agit. Les entraîneurs, les anciens joueurs, certains présidents de clubs qui n’ont pas hésité à tirer sur lui après le Mondial en l’accusant d’être derrière l’élimination de l’Algérie. «On savait que l’essentiel était d’être en Coupe du monde» Après avoir parlé du stage et des circonstances de son maintien à la tête de la barre technique des Verts, Rabah Saâdane a décidé de revenir sur le parcours des Fennecs en Coupe du monde.«On n’est pas allés en Afrique du Sud pour revenir avec la Coupe du monde. On savait dès le début que l’essentiel était d’être là. Je profite d’ailleurs de l’occasion pour remercier la FAF et surtout l’Etat pour son aide. On n’a manqué vraiment de rien. Que ce soit à Crans-Montana, en Allemagne ou en Afrique du Sud, l’Etat a vraiment mis tous les moyens nécessaires pour nous assurer une bonne préparation. Je remercie aussi le président de la FAF ainsi que son staff, Zefzef, Sadi, et tous les autres hommes de l’ombre qui veillaient à ce qu’on ne manque de rien», dira Saâdane. «On n’a pas été ridicules pendant le Mondial» «Lors du match face à l’Irlande, plusieurs cadres de l’équipe étaient blessés. Yebda, Lacen, Halliche, Bougherra, Matmour… furent tous incertains, même pour le match de la Slovénie. Dieu merci, on a pu les récupérer à temps grâce à leur courage, mais aussi aux efforts du staff médical. On a vraiment vécu des moments très difficiles, mais on a su gérer toutes ces contraintes. A la fin, on n’a pas été ridicules pendant le Mondial, et c’est ce qui est important à mon avis. On a fait honneur au pays.» «Un arrière droit ? Attendez que les championnats débutent…» La presse nationale n’a pas raté cette occasion pour poser à Saâdane une question qu’on lui a déjà posée le lendemain de l’annonce de la liste des 22 qui prendront part à ce match. Elle est relative à l’arrière droit. «Attendez d’abord que les championnats débutent ! Vous voulez que je fasse appel à un joueur sans le voir à l’œuvre ou juste en me basant sur ses performances précédentes ? Ça viendra, mais avant, il faut que les championnats débutent.» «Tafer, Brahimi, Feghouli et les autres, on verra après» Pour ce qui est des joueurs franco-algériens qui sont appelés par l’équipe de France, l’entraîneur Saâdane semblait très calme et sûr de lui. «Premièrement, ont doit appeler des joueurs selon leurs postes. On ne peut pas faire appel à des éléments juste parce qu’ils sont bons. Nous avons des joueurs en place et un groupe à gérer, alors concernant ces joueurs que vous venez de citer, on décidera plus tard.» «Voilà ce qui s’est passé avec Ziaya» Pour ce qui est du cas Ziaya, l’entraîneur Rabah Saâdane n’a pas voulu faire toute une histoire. Il a tout simplement raconté à la presse ce qui s’est réellement passé entre lui et ce joueur. «Je suis allé le voir, moi et Raouraoua, à Djeddah, avant la Coupe du monde. Je l’ai trouvé saturé sur le plan moral. Abdelmalek m’avait dit qu’il a détesté le foot. J’ai remarqué qu’il n’était pas du tout prêt sur le plan mental à prendre part à une compétition comme la Coupe du monde. Alors, on a décidé de ne pas l’appeler. Après la Coupe du monde, nous avons remarqué que ce joueur a repris l’entraînement avec son club le 1er juillet, c’est-à-dire avant les autres joueurs. Moralement, il va beaucoup mieux, alors il était normal qu’on fasse appel à lui. Voilà tout…»
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble