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Français et voyou

Publié le 10 août 2010 par Malesherbes

L’émigré de deuxième génération qui préside aux destinées de la France prenant actuellement ses congés payés chez belle-maman, c’est un autre émigré, de première génération celui-là, qui a enfourché les dadas de son seigneur et maître. A propos du projet de déchéance de la nationalité, Christian Estrosi a ainsi évoqué lundi 9 avril, sur Europe n°1, une période de probation pendant laquelle la nationalité pourrait être retirée aux Français naturalisés, en précisant toutefois : « il appartiendra au Parlement de définir un seuil ».

Il a ensuite ajouté : « Bien évidemment, quand on est français de première génération et que ça fait 30 ans, 40 ans, 50 ans qu’on a exercé des responsabilités sociales, familiales dans notre pays, on n’est pas concerné ». Force m’est de confesser que cette évidence m’échappe. Si c’est à lui-même qu’il fait ainsi référence, comme il est né en 1955, il nous faudrait admettre que, dès l’âge de cinq ans, il s’est dévoué corps et âme à notre pays. Pour ce qui est de son abnégation, j’ai relevé une lamentable démonstration de responsabilité : le 23 janvier 2008, il n’a pas hésité à faire dépenser 138.000 euros en location d’avion privé pour honorer de sa présence une petite sauterie de notre souverain. Il se situe peut-être par cet exploit dans les parages des sommes escroquées par quelque immonde fraudeur aux aides sociales. Donc, ces cinquante années de sacerdoce dispenseraient le seigneur Estrosi de la loi commune et lui éviteraient d’être déchu de sa nationalité, quelles que soient les infractions dont il se serait rendu coupable ?

Comme il le dit lui-même, il s’est également permis de répondre aux sévères critiques de Michel Rocard en ces termes : « Qu’il me soit permis de dire à monsieur Rocard comme à tous les socialistes que nous sommes aujourd’hui confrontés à l’exigence de sauver notre pacte national et républicain : devenir français c’est accepter des devoirs ». Pour sauver ce pacte, s’il appartient à ceux qui y ont adhéré de manifester leur acceptation des devoirs qu’il implique, ceux qui en font partie de par leur naissance n’ont d’autre ressource pour confirmer leur appartenance qu’en observant scrupuleusement nos lois.

A entendre Christian Estrosi proférer des insanités de ce calibre, on est en droit de se demander si l’on est en présence d’un être doué de raison. Et il est ministre de la République ! Ciel !


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