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Le Tour de Sarkozy

Publié le 23 juillet 2010 par Francoisjost

Hier, l’arrivée de l’étape du Tour de France au Tourmalet était télégénique: voir se préciser peu à peu les silhouettes des coureurs dans le brouillard épais qui enrobait la montagne était un très beau spectacle.

En m’asseyant dans mon canapé pour déguster ce petit moment d’esthétique télévisuelle, je ne savais pas que je serais aussi la cible de la communication présidentielle. A peine la ligne d’arrivée franchie par Contador apparaissait, en effet, un spectateur exceptionnel… Nicolas Sarkozy.

Ainsi, le président de la République, au plus bas de sa popularité, reprend les recettes qui ont semblé fonctionner au début de son quinquennat. Du point de vue politique, il se situe sur le terrain qui est le sien depuis huit ans, malgré ses échecs répétés, la sécurité. Sur le plan de la communication, on assiste à une “nouvelle recette”, mélange curieux de ses stratégies passées et d’un repositionnement.

Pour rompre avec l’époque “bling-bling”, Sarkozy tente d’abord de se redonner une image de Président, moins soucieux de son apparence que de sa fonction: il ne se teint plus les cheveux et blanchit à vue d’œil et, surtout, il porte un costume sévère et une cravate, ce que personne ne penserait à faire sur les routes du Tour!

http://tour-de-france.sport.francetv.fr/videos?id=000146928_CAPP_LeprsidentNicolasSarkozyravisurlaligne_220720101835_Au&type=actus

Parallèlement, il reprend sa stratégie d’humanisation, qui avait porté ses fruits en janvier 2007, quand il affirma que les épreuves personnelles l’avaient changé. Hier, nous avons eu droit à un couplet assez long sur la “leçon de vie” que nous donnait Amstrong, cet homme victime d’un cancer, qui a su se relever et gagner sept fois la grande boucle. La présence de ce pauvre Fignon, fatigué par la maladie, permit au président d’entonner une seconde fois sa “morale”: la souffrance et l’effort nous grandissent… Le président retrouvait la voie(x)  qu’il préfère: celle qui ramène la politique à un combat personnel, à une simple volonté de réussir, à une volonté de… travailler.

Entre le Président et l’homme, ces deux corps du souverain, Sarkozy ne savait plus très bien choisir: en même temps qu’il revêtait les habits présidentiels, il manifestait une volonté de ne pas paraître trop arrogant: sa voix fut presque timide quand le journaliste lui donna la possibilité de poser une question à Amstrong et à Contador. Il souligna même que la différence entre le coureur américain et lui, c’est que celui-ci pouvait encore devenir président de la république, alors que lui ne pouvait plus être champion (comme s’il avait pu l’être un jour!).

Le plus étonnant fut, pour moi, ce moment où Sarkozy remercia France 2 de l’avoir invité, comme il avait remercier Pujadas il y a quelques jours… Sans rire?! Il suffit donc d’inviter le président pour qu’il participe à une émission de télévision? On aurait dit,un téléspectateur anonyme qui n’en revenait pas d’être dans l’Olympe médiatique. Et le président ne s’invite jamais lui-même dans cette télévision dont il nomme le PDG?

comprendrelatele

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