Comme chaque année, la télé-réalité fait parler d’elle… et fait parler de moi… Vous trouverez donc ci-dessous quelques liens d’interviews que j’ai données à ce sujet. Celui de la Marseillaise est très complet, la journaliste qui m’a interrogé orientant très bien notre dialogue vers une approche historique.
Le dialogue que j’ai avec Angela Lorente vaut le détour… si l’on veut connaître le discours de la production de la télé-réalité. On constatera à son écoute que le discours de promotion ne recule devant rien: au début, Lorente parle de la réalité, puis, quand cette réalité devient difficile à défendre, elle prétend que Secret story n’est qu’un jeu... Quant au dialogue que j’ai avec elle, il témoigne de la plus parfaite mauvaise foi de sa part: elle commence par dire qu’elle respecte l’universitaire, puis, dès que je développe l’idée que la télé-réalité est fondée sur le sadisme, elle quitte le terrain de l’argumentation pour celui de l’attaque ad hominen, qui, au sens strict, revient à dévaluer le locuteur plutôt qu’à discuter ses arguments. Elle soutient alors sans rire, sans peur du ridicule non plus, que les sociologues ne savent rien, qu’ils arrivent toujours après… et qu’elle est avant et en sait donc beaucoup plus: elle connaît la jeunesse à l’encontre de ces chercheurs attardés.
Ce n’est pas la première fois que j’ai l’occasion de discuter avec des responsables de la télé-réalité et, chaque fois, c’est la même chose: quand on critique l’un de leurs programmes, ils ne connaissent qu’un mode de discours, l’insulte.
Qu’Angela Lorente s’en prenne aux sociologues ne me fait ni chaud ni froid (d’autant que je suis d’abord sémiologue). En revanche, elle insulte gravement la jeunesse en faisant croire que tous les jeunes sont comme ces pauvres candidats de la télé-réalité. J’ai connu plusieurs de mes étudiantes qui, ayant passé plusieurs étapes du casting, se voyaient finalement écartées parce que, précisément, elles étaient étudiantes… et intelligentes! Non, madame Lorente, vos prisonniers volontaires sont bien loin de représenter la jeunesse actuelle et, si la réalité est symptôme de bien des choses (voir mon livre Télé-réalité, ed. du Cavalier bleu), elle n’est pas le reflet de notre société. Il y aurait de quoi désespérer.
La Marseillaise
http://www.lamarseillaise.fr/d-cryptages/on-est-dans-le-monde-de-l-apparence.html
Le Grand direct des médias, Europe 1, dialogue avec Angela Lorente
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Le-grand-direct-des-medias/Sons/Angela-Lorente-235556/
Ar ticle de Juliette Collen, AFP
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5i0NgK49QdVQzZbgi5LshnVXGIs2A
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