Si enfoncé dans le hamac, un bouquin dans les mains, vous n’arrivez pas à tenir plus de cinq minutes avant de somnoler, il est probable que vous n’arriverez pas à vous sortir de la lecture pourtant passionnante du dernier William Boyd qui pèse presque ses 600 pages. Thriller épatant, « orages ordinaires » est le type d’ouvrage qui aurait illico produit des étincelles dans le cerveau particulièrement bien équipé d’un Hitchcock qui aurait tué père et mère pour en faire l’adaptation au cinéma. Quitte à choisir un « best seller » comme lecture de l’été, entre les Pancol, Levy, Musso, ou Tartempion, choisissez celui de l’Ecossais qui tisse ses intrigues entre labos et empreintes, traques et vengeance.
« J’ai lu dans le Guardian » dira Boyd à Libération lors de la promo des « orages » « un article sur la brigade fluviale de Londres, qui récupère chaque année une soixantaine de corps. Le chiffre m’a surpris. J’ai tout de suite pensé à l’Ami commun, de Charles Dickens, qui commence avec un mort dans la Tamise. Je me suis dit que la vieille ville victorienne était toujours là, sous le vernis moderne, branché et technologique. Je me suis demandé si je pourrais écrire un roman néodickensien, qui soit un portrait de la société comme le sont les grands romans victoriens. »
Le défit est une réussite pourrait répondre chacun de ses lecteurs à Boyd et je vous encourage à rejoindre le monde d’inventivité et de suspense de William Boyd.
> William Boyd, « Orages ordinaires », Le Seuil, 21.80 euros.
Lyon, le 11 août 2010