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«La destruction ordinaire des villes en temps de paix» (4ièm)

Publié le 11 août 2010 par Maurice Puault

3) De nombreux amis m’ont dit ensuite que je m’y était mal pris. J’aurais dû, selon eux, alerter les oppositions municipales. J’étais parait-il naïf de croire que des citoyens pouvaient agir sans relais politiques.

Alerter les oppositions municipales ?! Mais se sont tous des gens «shootés» au Progrès ! Ils n’ont eux aussi qu’une idées en tête : faire notre bonheur à notre place ! contre notre gré s’il le faut ! Ils ont tous des «projets» pour nous. Alors mes histoires d’arbres. Bien sûr, certains m’auraient aidé. Mais qui me dit que ça n’aurait pas été pour rajouter un parking, une crèche bilingue ou un tramway au milieu de la chaussée ?!!

Non. Voilà ce que j’ai appris, et qui va me servir de conclusion pour l’instant.

Jour après jour, discussion après discussion, rendez-vous après rendez-vous, les gens de la rue ont appris à se connaître. Nous avons appris, trop tard pour les charmes et le prunus si beau au printemps, que seul ce lien pourra faire barrage à la prochaine vague de la modernité-modernante qui ne manquera pas de revenir déferler un jour par ici (elle est en train de détruire en ce moment une autre rue plus loin).

C’est drôle. J’ai découvert que parmi mes voisins, toutes - je dit bien toutes... - les couleurs

politiques étaient représentées. Mais nous, nous sommes unis. Et nous avons maintenant un projet en commun : essayer de vivre tranquille dans notre petit coin. C’est comme ça que ça

commence. On ne va pas pour l’instant aider nos autres concitoyens qui se prennent, deux

rues plus loin, la modernité sur la figure. A eux de comprendre.

Ce serait tout de même le comble si nous nous formions en organisation pour, nous aussi, allez faire le bonheur des autres à leur place !

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