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Lèvres posées au rebord de la source
Lentes goulées d’eau lustrales coulent au gosier sec
Déposées les angoisses aux clairières d’abandon
Demeure l’éphémère musique
*
Un cri sort de la gueule rauque du temps
Apostrophe les passants
Ils accélèrent leur pas
Baissant la tête pour ne plus rien voir
*
On en montre tant de crimes et de larmes
Que reste la fuite éperdue pour mettre de la distance
*
Demeure la trace de ce qui fut un moment regardé
Un soupir de lassitude posé aux rives d’aurore
*
Nous vivons
Si loin de cette sombre perspective
Dressée sous nos yeux hagards
*
J'ai depuis si longtemps appris à puiser
Dans les sons du silence
Les vibrations secrètes
Ici se tisse l'intense mémoire
Le jeu subtil qui nous réunit
Par de là les frontières du temps
*
Point d’autre issue que l’oubli
Lorsque la douleur immisce son dard
Sous la peau tendre des attentes vaines
*
Si frêle vie d'exil et d'attente, aux frontières du bonheur.
Sans jamais la franchir, saurions-nous la poster, en cadeau d'avenir?
Mieux vaut nous affranchir de vaine gravité.
Elle nous laisse, les yeux embués, sous de noires nuées.
Vivons donc, et appelons le beau, qui peuple parfois nos rêves.
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Manosque, 1er juillet 2010
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