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Game Other - Voir Londres et mourir

Publié le 19 décembre 2007 par Benjamin Mialot
S'il me fallait désigner le type de jeu le plus désolant qui soit, je jetterai à coup sûr mon dévolu sur le hack & slash, choix qui s'expliquerait alors par l'énigmatique pouvoir de séduction de ses représentants : en dépit de leur extrême répétitivité et de leur gameplay béotien, impossible d'en décrocher. Dernier mètre-étalon en date : l'increvable Diablo II des Midas de Blizzard. Il parait qu'Hellgate : London est son digne successeur. Il parait.
Cette canonisation est pour le moins prématurée et il n'est pas illégitime de penser que la présence de Bill Roper (un vétéranélevé au grain Blizzard) au sein du studio Flagship et donc aux commandes du jeu y soit pour quelque chose. En effet, la prétendue relève est bourrée de tares : un graphisme qui hésite entre 3D honnête mais datée et bouillie de textures (ce n'est pas le plus important mais quand même), des environnements aléatoires monotones, un scénario post-it (les démons sont parmi nous, boutons les hors de nos riantes contrées anglicanes), des quêtes clonées qui ternissent une durée de vie pourtant admirable, un design hybride de fantasy et de science-fiction capable du plus stylé comme du plus grotesque, un manque de vie qui fait tâche en 2007 (PNJ figés, zones de conflit qui n'autorisent que le bashing), des mobs à l'Intelligence Artificielle pas intelligente, des grappes de bugs qui se rafistolent au gré des patchs (encore heureux) et des politiques tarifaire et de suivi douteuses (abonnement mensuel, correctifs qui ne s'appliquent qu'au mode multijoueur)....
Pourtant, difficile de nier que derrière ces scories se cache un réel potentiel d'addiction. L'ennui de la dératisation laisse rapidement place au plaisir de faire progresser son personnage (les arbres de compétences permettent moult orientations et les classes sont variées), de mettre la main sur un équipement toujours plus utile (bonne idée : un mini-jeu infini qui offre une pluie de loots) et de le bricoler pour l'optimiser (possibilités de modification et d'amélioration via diverses bornes) jusqu'à devenir cette bête surpuissante à laquelle rien ne résiste. Un idéal de geek sans doute.
La recette, bien huilée et combinée à un mode en ligne à peaufiner mais prometteur pour qui apprécie les bastonnades entre camarades, sauve Hellgate : London du naufrage pour en faire le nouveau porte-étendard du genre barbare dont il se réclame. Enfin, quand il sera d'aplomb et que son contenu additionnel aura prouvé son intérêt.

Hellgate : London (Flagship Studios / Electronic Arts) - 2007

Verdict du Père Siffleur
et demi


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