13 août 2010
Excédé par l´injustice sociale et la pauvreté, se révolter et casser tout résout-il les problèmes de paupérisation en Afrique ?
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Commentaire sur Facebook sur la question : comment se débarrasser de l´Etat kleptomane et parasite pour rétablir un ordre social plus loyal, équitable et défendant le peuple effectivement ?
De nos jours le peuple doit aussi réfléchir, faire preuve de clairvoyance et élire des élites averties capables de respecter et asseoir ses intérêts efficacement.
Là tu as tort, mon ami Mayalu, l´époque où quelques idiots et casseurs arpentaient le pays sous les ordres d´un faux libérateur, cette époque-là a vécu; le meilleur que nous avions eu en la personne de Patrice Lumumba, n´a-t-on pas fermé les yeux pendant qu´on l´assassinait ? Aujourd´hui pour prouver qu´un peuple aspire réellement au changement et à un meilleur avenir, ce peuple doit faire preuve, outre sa volonté et sa détermination, qu´il a su grandir en lui des gens intelligents pour organiser et promouvoir la production du bien-être dont il veut profiter ainsi qu´être capable, dans le monde actuel, de soutenir les exigences disciplinées et assidues que la science, la technique et l´innovation créative du monde compétitif moderne exigent de ce peuple.
C´est exactement le problème de l´Afrique actuellement: elle croit qu´avec quelques illuminés et demi-ignorants sociaux elle peut prétendre à vivre comme Crésus en roulant en voitures étrangères, en voyageant de par le monde, en se faisant soigner à l´étranger...Or on oublie que pour tout cela il faut en avoir les moyens et payer ceux qui mettent ces services et ces biens à notre disposition. Mais comme l´économie, l´emploi et le revenu ne fonctionnent pas efficacement en Afrique comme dans les pays bien organisés et développés, on ne sait donc pas indéfiniment accumuler pour jouer ce jeu. L´élite au pouvoir vend donc à l´emporte pièce les matières premières du pays et maintient le peuple, faute de financement et d´investissements sociaux de promotion, dans la pauvreté. L´élite du pouvoir vit donc bien, mais aux détriments des intérêts et de l´avenir de son propre peuple. Acclamer cela comme la démocratie même en Afrique est une bien injurieuse malfaçon des sciences politiques…des droits humains et de la liberté, cela va de soi, parce qu´à la longue le peuple ne saura ni maintenir, ni épanouir ces valeurs dans sa société. La liberté du pauvre, que vaut-elle donc ou sans emploi ou instruction, quel avenir peut-on espérer ?
Je comprends très bien que les gens rêvent de révolte et de casser tout...mais ce n´est pas cela qui va faire tomber du ciel l´emploi, les écoles ou faire revenir au pays les techniciens et les ingénieurs qui émigraient en occident travailler à vil prix parce que chez eux ils n´avaient pas d´emploi ! Cher ami Mayalu et malgré l´estime que je vous doit en tant qu´ami, vous devez bien vous servir de votre intelligence pour résoudre l´équation de vie moderne avec élégance plutôt que s´enfermer dans des schémas...anachroniques de par leur logique instinctive et sans lendemain. Le principe est pourtant bien simple: si un peuple aspire à mieux et estime que ce qu´on lui offre actuellement n´est pas de son choix, il doit élire ceux qui lui promettent de réaliser ses attentes...et cesser d´acclamer et d´élire ceux qui l´affament ! Mieux encore: il doit avoir élevé en lui des intelligences capables de changer les choses au mieux car si ce n´est pas le cas, on tournera comme hier et avant hier en rond. Le problème d´un changement d´orientation sociale, économique et politique est complexe, il ne faut pas y amener des solutions simplistes, on se condamnerait à revenir au point de départ, comme le montre les résultats économique et sociaux aujourd´hui 50 ans après l´indépendance !
Musengeshi Katata
« Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu »
Forum Réalisance