«La priorité de Matignon est de réduire la consommation de drogue, non de l’accompagner, voire de l’organiser». Voilà la réponse de Fillon à Roselyne Bachelot, favorable à la création de salles de consommation de drogue supervisées et qui souhaitait engager une concertation sur ce sujet. Du matériel propre, comme des seringues, est mis à la disposition des toxicomanes. Des médecins et des éducateurs sont présent pour faire de la prévention mais aussi pour les inciter à se soigner. Le dispositif existe dans huit pays (Allemagne, Pays-Bas, Suisse, Luxembourg, Espagne, Norvège, Canada et Australie).
Alors que 60 % des usagers de drogue sont porteurs de l’hépatite C, selon l’INSERM, des études montrent qu’il n’y a pas d’incitation ni d’augmentation de la consommation de drogues avec la mise en place de ces lieux, mais au contraire une hausse de la demande d’accès aux soins.
Nadine Morano, elle aussi, s’était exprimée hier en faveur de ce dispositif. « Toutes les pistes pour sauver l’usager de drogues de sa dépendance doivent être expertisées », avait-elle affirmé. Mais le sujet divisait la droite. Le secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand, s’était dit « vraiment opposé » à ce projet. « L’objectif qu’on doit poursuivre, c’est de casser la dépendance à la drogue et pas, d’une certaine façon, d’accompagner la dépendance », avait souligné l’ancien ministre de la Santé, voyant dans l’éventuelle ouverture de ces salles « un très mauvais signal ». Le FN parlait, lui, d’un gouvernement « en plein délire ».
La gauche, elle, était, unanimement favorable à cette expérimentation, car tout ce qui va dans le sens « d’un meilleur encadrement sanitaire des toxicomanes » est « positif », expliquait mercredi le Parti socialiste.
Las, le débat aurait été de courte durée.
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