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Sandjak : «Depuis Oum Dourman, l’EN ne progresse plus»

Publié le 15 août 2010 par Rouabas
naser sendjak, Nacer SandjakAncien coach de la JSK et ex-sélectionneur de l’Equipe nationale, Nacer Sandjak revient dans cet entretien sur le mauvais résultat des Verts enregistré mercredi contre le Gabon. Il aborde aussi le match important et décisif pour la qualification aux demi-finales de la Ligue des champions africaine que la JSK livrera ce soir contre Al Ahly du Caire. Il estime que le club phare du Djurdjura est en mesure de s’offrir l’ogre égyptien, ce dimanche. Il dira aussi que la partie ne sera pas simple pour les deux équipes. Toutefois, la victoire pourrait se réaliser grâce à ce merveilleux public de Tizi Ouzou qui sait pousser son équipe à se transcender.
Tout d’abord, un petit commentaire sur cette défaire concédée par l’Algérie contre le Gabon ?
C’est un revers inattendu. On croyait que cette Equipe nationale allait se ressaisir après son Mondial moyen, mais finalement, on a été déçus par cette sortie ratée des Verts contre le Gabon. C’est vrai aussi que l’adversaire du jour semblait bien prêt, ce qui n’a pas été le cas de notre sélection.
Ne pensez-vous pas qu’un changement s’impose à la tête de la barre technique de la sélection. Saâdane n’arrive plus, en effet, à donner une autre dimension à cette sélection…
Ecoutez, on a l’impression qu’on est déjà satisfaits des résultats réalisés jusque-là.  On est tenté de croire qu’on se contente du niveau atteint, alors qu’en réalité, on est en nette régression. Je veux dire par là que depuis le match d’Oum Dourman gagné face aux Egyptiens, on ne progresse plus. Maintenant concernant le staff technique, c’est une question de choix. Il faut les respecter, mais on doit les assumer.
Mais il y a eu quand même cette demi-finale de  la Coupe d’Afrique des nations qui reste un bon résultat…
Il est clair qu’on a été un petit peu leurrés par ce bel exploit arraché contre la Côte d’Ivoire l’hiver passé en quarts de finale de la CAN 2010. Il faut rappeler que ce jour-là, on a eu un maximum de réussite, car ce n’était pas évident de revenir au score, après avoir encaissé un but à l’ultime minute de la partie. Depuis, l’équipe n’arrive plus à rééditer les prestations de bon niveau et cela devient inquiétant, surtout que les éliminatoires de la CAN-2012 pointent déjà à l’horizon.  
L’Algérie est-elle capable d’arracher sa qualification à la prochaine CAN ?
La sélection algérienne a les moyens d’arracher son ticket assez aisément, à condition de vite se reprendre et se remettre en question, afin de tirer les enseignements de nos précédentes sorties.
Cette équipe n’a-t-elle pas besoin de renfort ?  
Je pense très sincèrement que le coach Saâdane doit donner un nouveau souffle à sa composante. Il faudra relancer un peu les locaux pour créer une concurrence dans ce groupe qui a besoin d’être secoué et le responsabiliser encore davantage.
Quels sont les joueurs locaux que vous voyez susceptibles de renforcer la sélection ?
A vrai dire, en Algérie il y a des joueurs qui peuvent aspirer à une place en sélection. Je pense surtout à Djabou, Hadj Aïssa et bien d’autres qui ont prouvé qu’ils demeuraient des éléments de valeur. Il suffit de leur donner une chance.
Passons à votre ancien club la JSK. Nous sommes à quelques heures de son match face à Al Ahly ; quel est votre avis sur cette rencontre ?
Elle s’annonce difficile et importante pour les deux équipes. La JSK, qui a réussi à glaner les points mis en jeu lors de ses premiers matchs, est devant une chance inouïe d’assurer une qualification en demi-finales convoitée par le club. Un succès ce dimanche va propulser l’équipe kabyle en tête du classement et c’est tout l’intérêt de ce derby.
Ce derby sera chaud ?
Oui, mais il ne doit pas dépasser son cadre sportif. C’est un match de football qui sera agréable à suivre entre deux ténors de l’Afrique.
Comment jugez-vous le parcours des Kabyles jusque-là en League des champions ?
D’emblée, on remarque que contrairement aux expériences précédente, la JSK réalise une meilleure entame. Ces deux succès placent l’équipe kabyle dans un très bon couloir pour une place en demi-finales. La première victoire acquise face aux Egyptiens d’Al Ismaïly aura été une très belle performance sur le double plan comptable et psychologique. Ensuite, il y a eu ces trois points raflés à domicile contre le Heartland, sans convaincre, certes, mais cela s’est fait avec beaucoup de métier et de réalisme.
Avez-vous suivi les deux rencontres de la JSK ?
Oui, bien sûr, j’ai suivi ses deux matchs disputés contre Al Ismaïly et le Heartland.
Quelle faites-vous de ces deux empoignades ?
Face aux Egyptiens, la JSK a réalisé un très grand coup. Les joueurs ont réalisé un match plein. Ils ont démontré qu’ils ont du talent pour tenir tête aux meilleures équipes africaines. La manière avec laquelle ils ont géré ce duel a été déterminante pour la victoire. Contre les Nigérians, on a vu une équipe kabyle ligotée par l’obligation de résultat. On sentait qu’il y avait une envie de gagner et c’est ce que les joueurs ont pu matérialiser sur le terrain. L’essentiel était de confirmer le succès ramené d’Egypte et je crois que la mission a été bien remplie.
Aujourd’hui, ce ne sera pas pareil, c’est Al Ahly avec son armada de joueurs internationaux ?
C’est vrai, Al Ahly, c’est un gros calibre. J’ai vu cette équipe jouer à domicile, mais je ne l’ai pas vue assez en dehors de ses bases. Il va sans dire que forte de ses éléments internationaux, cette équipe reste redoutable. Cela dit, la JSK a pris aussi de l’envergure, après son très bon départ. Elle a une assez bonne marge de confiance qui va lui permettre d’aborder ce match important avec un moral de conquérants.
On comprend qu’à Tizi Ouzou, l’espoir est permis tout de même ?
C’est clair, moi je crois que dans un stade comme le 1er-Novembre de Tizi Ouzou, il n’est jamais facile de s’en sortir indemne. Ce sera le cas ce dimanche inch’Allah. Les joueurs doivent tirer profit de cet avantage non moins important pour aller de l’avant et assiéger le camp  adverse d’entrée pour essayer de vite mettre cette équipe d’Al Ahly en difficulté. L’ambiance de Tizi reste unique et favorable pour la JSK.
Selon vous, une victoire ce soir reste possible ?
C’est normal, si nos joueurs parviennent à montrer la même rigueur dans le jeu et la même détermination que lors des deux précédentes sorties, le coup reste jouable. Il y a une place en demi-finales de la Champions League africaine au bout de ces 90 minutes et les joueurs doivent en être conscient. La motivation est là et il ne reste qu’à aller chercher cet exploit en sortant un grand match, ce soir.
Vous avez contribué à l’un des sacres africains avec la JSK, il y a quelques années ; quel souvenir en gardez-vous ?
C’est un plaisir de remémorer ces souvenirs inoubliables. Cette Coupe de la CAF, on la gagnée grâce à un esprit d’équipe formidable. Dans ce genre de duels classiques, il faut avoir les nerfs solides et c’est ce que nous avons fait pour motiver les joueurs à fond.
Pour clore cet entretien, quel conseil pourriez-vous donner aux joueurs kabyles ?
Ils doivent y croire à fond. S’ils ont réussi à battre l’équipe d’Al Ismaïly chez elle puis la formation nigériane de Heartland, c’est qu’ils sont bien capables de bousculer l’autre équipe égyptienne d’Al Ahly. Nos capés doivent aussi jouer leur football sans trop se mettre la pression. Il est aussi important de penser à se donner du plaisir, car ce genre de grands matchs, on doit les vivre à fond.


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