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Kusari : poème "Eveil à la vie"

Par Illusionperdu @IllusionPerdu

Pousser son premier cri. S'ouvrir à la vie. Sentir le monde, son essence, sa couleur. Blanc docteur. Rouge liquide. Air transparent. Naissance. Renaissance. Conscience de soi. De son corps. De son esprit. « Je pense donc je suis ». Je suis et je pense. A quoi ? Pas grand chose, dans le fond. Aux ongles, aux doigts, aux bras. A cette main que me touche. La mienne. La sienne. Qui me palpe, m'envahit, me trahit. Pleurs. Nuit jour nuit jour nuit. Re-pleurs. Jour. Nuit. Maman. Papa. Cris. Tabourets volant à travers la pièce. Où est-ce un cendrier ? Jour. Nuit. Les frangins. Pleurs. Larmes étouffées dans l'angoisse de nos nuits. Jour. Premier jour d'école. Séparation. Déchirement. Ne lâche pas ma main. Ecole de la vie. Ecole de l'ennuie. Que d'heures perdues à s'user le postérieur sur ces bancs poussiéreux ; elles s'étirent à en devenir des années. Unique consolation, le répit. Les répits. Les vacances. Vacances de Pauvre, riches d'oisiveté. Vacances d'apprentissage. Apprendre à sortir de soi en utilisant toutes les ressources à porté de mains. Alcools. Drogues. En absorber en quantité suffisante pour perdre conscience. Perte de conscience de soi. Libération provisoire. Mais défonce s'estompe et quotidien revient. Plus intense tel une gifle. Vite ! Réagir ! Créer une diversion. Oublier la violence de cette douleur en s'en infligeant une plus grande. Une larme, une lame perdue sur un avant-bras. Laisse quelques traces. Les larmes cessent de s'échapper des yeux pour perlées, rouges, de la chair meurtrie. Douleur. En nous arrachant à notre léthargie, elle nous rappelle à la vie. Et là, espérance. Espoir. On se surprend à rêver que l'on pourrait aimer…


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