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Représentation en 3D de la matière éjectée par la supernova SN 1987 A

Publié le 15 août 2010 par Pyxmalion @pyxmalion
Supernova SN 1987 A

Supernova SN 1987 A

Répartition asymétrique de la matière éjectée par la supernova 1987 A étudiée avec le VLT de l’ESO.

En 1987, de nombreux astronomes eurent la joie d’observer l’explosion d’une étoile ! C’était une supergéante bleue appartenant au Grand Nuage de Magellan, galaxie naine voisine, située à 168 000 années-lumière de nous. Baptisée SN 1987 A, elle est la plus récente supernova observée à ce jour (dans notre galaxie, la dernière supernova observée fut celle dite de Kepler, en 1604). Depuis plus de 23 ans, elle comble de bonheur les astrophysiciens qui l’étudient. C’est, en effet, une rare occasion pour eux d’observer les évolutions d’un phénomène d’une aussi grande puissance, comme la création d’éléments lourds et radioactifs, leurs répartitions et leurs collisions avec les rayonnements violents jaillissant du cœur de l’étoile effondrée, la matière déchiquetée, éclaboussant l’espace à très grande vitesse ou la projection de neutrinos (première observation mondiale en 1987 de cette matière insaisissable !) …

Des recherches récentes menées avec le Very Large Telescope (VLT) et le spectromètre SINFONI montrent que l’expansion des nuages est asymétrique. La matière est éjectée avec plus de force dans une direction. Les astrophysiciens estiment la vitesse après l’explosion à 100 millions de kilomètres par heure, soit 10 % de la vitesse de la lumière. Cette asymétrie est conforme à certains modèles élaborés ces dernières années, notent les scientifiques.

Grâce à l’interférométrie et à la « spectroscopie intégrale de champ » utilisée avec la SINFONI, les données acquises offrent des détails d’une très grande précision sur le nuage de débris stellaires, qui ont permis une reconstitution en 3 dimensions des rémanents.

Karina Kjær, co-auteur de l’article scientifique, révèle que « la spectroscopie intégrale de champ est une technique spéciale où pour chaque pixel nous avons des informations sur la nature et la vitesse du gaz. Cela signifie qu’en plus de l’image normale nous avons également la vitesse le long de la ligne de vue. Comme nous connaissons le temps écoulé depuis l’explosion et comme la matière se déplace librement vers l’extérieur, nous pouvons convertir cette vitesse en distance. Cela nous donne une image des éjections internes comme si nous les regardions de face et par le côté. »

En raison de sa grande distance, la supernova observée en 1987 a, en réalité, explosée il y a 168 000 ans ! Quelques rares étoiles de notre galaxie pourraient illuminer soudainement notre ciel, s’invitant ainsi plusieurs semaines. La visibilité des supernovæ à l’œil nu est évalué en moyenne à une tous les cent ans ! SN 1987 A fut visible plusieurs mois, atteignant la magnitude + 3 au plus fort de l’explosion et ce, à une très grande distance de nos observatoires.

En vidéo, la supernova SN 1987 A recrée en 3 D.

Image de prévisualisation YouTube

Crédit photo : ESO/L. Calçada.

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