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Ne rigolez pas, c’est votre pognon

Publié le 17 août 2010 par Lecriducontribuable

Cet article est paru initialement sur le blog Écho politique.

Chaque jour apporte son nouveau scandale, sa nouvelle petite affaire, sa nouvelle révélation sur les pratiques de notre classe dirigeante… L’une des dernières en date est assez emblématique du comportement de notre classe politique. Pour résumer la situation, le compagnon du ministre de l’Économie Christine Lagarde a dirigé de 2003 à 2005 le centre de promotion de l’emploi par la micro-entreprise (CPEM), une association marseillaise créée en 1994 par le maire UMP de la ville, Jean-Claude Gaudin,  et qui a bénéficié d’un million d’euros d’aides du Fonds social européen (FSE). Les enquêteurs anti-fraude de Bruxelles ont trouvé quelques irrégularités qui auraient dû empêcher cette association de toucher cette subvention, à commencer par le fait que la mairie de Marseille soit totalement derrière cette structure ; en effet, c’est elle qui traite les dossiers et met à disposition ses salariés. Ils demandent donc le remboursement de cette subvention.

Alors, nombre de commentateurs et toute l’opposition en tireront la conclusion que cela confirme que le gouvernement en place est corrompu, que c’est magouilles et compagnie, et continueront leur entreprise de délégitimation du Président (qui a toujours été vu comme un usurpateur par la droite chiraquienne et par les socialistes). Tout cela est peut-être vrai, mais reste de la politique politicienne. Car qui croit encore que les pratiques de l’opposition sont différentes ? Il suffit de regarder celles de Désirs d’avenir, qui était une association, qui est devenue un parti politique, puis redevenue une association, ou encore les nombreuses magouilles socialistes avec les associations dans l’agglomération marseillaise. Qu’on n’aille pas nous faire croire que la droite sarkozyenne est le vice et ses opposants, la vertu.

Non, le vrai scandale dans les affaires que l’on voit actuellement est bien que les politiciens aient la possibilité de magouiller comme cela… Comment se fait-il que la Commission européenne ait des millions d’euros à distribuer par l’intermédiaire d’un fonds social dont ni vous ni moi, je parie, n’avons jamais vu la couleur d’un centime ? Et après, on nous dit que l’État est en faillite ? De l’argent, il y en a des tonnes dans les budgets de l’État, des collectivités territoriales, de l’Union européenne. Il faut voir les millions, les milliards d’euros déversés dans des subventions aux associations, pour des projets, des organismes qui ne servent pas l’intérêt général mais celui du clientélisme. Et la vraie question est de savoir comment cet argent est réellement utilisé. Car il ne faut pas oublier que les millions dont on parle sont des millions pris aux contribuables, donc à vous et moi d’une manière ou d’une autre…

Au moment où l’on demande des efforts à nos concitoyens, au moment où la France s’enfonce dans une rigueur qui verra des dépenses utiles supprimées mais des inutiles conservées, au moment où les Français vont voir leurs impôts augmenter pour sauver un euro qui nous condamne aux délocalisations et à la désindustrialisation, les pratiques de notre classe politique doivent être bien mieux contrôlées. Et  pas seulement dans ces pratiques prétendues affaires. C’est chaque euro mal dépensé qui devrait être une affaire (comme par exemple quand on voit que SOS Racisme reçoit des subventions de l’Éducation nationale, du ministère de la Jeunesse et des Sports, de la Ville de Paris, du Conseil régional d’Île-de-France…) car, même si notre pays adore les impôts, il ne faut pas oublier que chaque euro dépensé par le secteur public est un euro pris aux Français. Et que seul l’intérêt général doit justifier cette contrainte.


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