Vue du pont : la tour de l'église du Bourg de Lomme

En partant du rond-point de la Balaterie, commencez à monter la pente en utilisant le trottoir sur votre gauche. Après le tournant, vous apercevrez peu à peu la tour de l'église du Bourg de Lomme, partiellement cachée par le château d'eau puis s'en détachant peu à peu. Quoi d'original me direz-vous, puisque la tour de l'église du Bourg est visible d'un peu partout à Lomme, aussi de l'école Voltaire Sévigné au Marais qu'au parc naturel urbain. Mais cette observation permet de rappeler toutes les potentialités de belvédère de ce fameux pont, qui offre un magnifique panorama sur l'histoire de Lomme.
Revenons-en à l'église du Bourg. Cette tour n'a pas toujours eu le même aspect qu'aujourd'hui. Celles et ceux qui fréquentent assidument les expositions de la commission d'histoire locale de Lomme le savent bien ! Les origines de l'église elle-même ne sont pas connues, mais elle existait déjà au Moyen Age. Elle est donc installée sur le site du Bourg, une hauteur par rapport aux autres quartiers de Lomme. Une rue située non loin de là rappelle d'ailleurs son origine : Madringhem, avant qu'une charte de 1066 nous fasse connaître le nom de villa ulma. Madringhem signifie la maison de Mader, un chef franc. Mais grande question, quand ce chef s'est-il installé à cet endroit ? Dès le 3ème siècle, alors que l'Empire romain traverse une grande crise, qu'il doit faire face aux premières invasions franques ? En effet, à cet époque, les empereurs romains, pour faire face au problème, emploieront des soldats francs eux-mêmes pour garder la frontière. On les appelait des lètes, des soldats paysans, qui cultivaient leurs champs en temps de paix, mais prenaient les armes en cas de guerre pour défendre la frontière. Ou alors ce chef est-il arrivé plus tard, dans les bagages de Clovis ou de Charlemagne lors de la destruction définitive de l'Empire romain.
En fonction de la réponse que l'on peut apporter à cette question, on recule les limites temporelles de notre histoire lommoise de 400, voire 700 ans. Mais aucune trace écrite n'existe. La seule science historique qui pourrait nous aider, c'est l'archéologie, la recherche des traces physiques du passé. Or il faut bien remarquer que de ce côté là, nous n'avons guère de chance ! La ligne 2 du métro passe dans le cimetière primitif de Lomme, accolé comme toujours à la première église du village. On a creusé, on a tout retourné, on n'a pas cherché. La remarque pourrait être la même pour le château du cinéma installé sur la demeure première des seigneurs de Lomme. On pourrait en dire autant d'Euratechnologies - nous en reparlerons - ou du chantier de la nouvelle maison de retraite. Tous ces travaux contemporains réalisés sans recherche archéologique dénotent un désintérêt complet de la part de leurs responsables envers les origines de notre commune, on pourrait même aller jusqu'à dire qu'il s'agit d'un véritable saccage architectural. C'est dommage, il faudrait que cela s'arrête ou qu'on prenne conscience "dans les hautes sphères" responsables de la valeur de ce qui est dégradé, de la perte de mémoire collective et ainsi d'identité réalisée.
Pensez-y en attendant le prochain article.
A bientôt