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le Minisitre, Sinistre, motodidacte Estrosi

Publié le 17 août 2010 par Micheltabanou

Le maire de Nice Christian Estrosi a attaqué en fin de semaine dernière les maires qui selon lui ne joueraient pas le jeu en matière de prévention de la délinquance. Visant notamment les élus de gauche et particulièrement ceux du Parti Socialiste, il a proposé que les maires « qui ne se conformeraient pas à leur obligation de sécurité, de prévention de la délinquance » soient « condamnés à une très forte amende« . Singulière intervention du ministre de l’Industrie qui au vu des graves problèmes de sécurité que connaît sa ville apparaît d’avantage comme un cancre que comme un bon élève. Ce « champion de la sécurité » fait preuve d’un grand laxisme dans sa ville de Nice, où insécurité, violences et délinquance sont le lot commun de ses administrés. Le dernier « palmarès de la violence« , publié par Le Figaro à partir des chiffres de la PJ, classe Nice à la 25e place des 400 agglomérations les plus violentes de France. Alors que la moyenne nationale est de 5,9 faits pour 1.000 habitants, à Nice le chiffre est de 11,2. Davantage que dans des villes comme Les Mureaux, Corbeil-Essonnes ou Creil !

Mais le problème est ailleurs et il réside sur une compétence de l’Etat que celui-ci n’assure que très peu. La lutte contre les troubles de l’ordre public est une prérogative régalienne de l’Etat. C’est lui qui dispose des moyens pour assurer le maintien de l’ordre. Le maire, les maires de France, jouent un rôle effectivement majeur comme coordinateur des politiques de prévention, ils essaient d’apporter des réponses à des situations d’insécurité – sur notre ville de Fontenay cela a été souvent le cas cette année avec les convocations de CLSPD. Mais ils n’ont aucune prise sur l’action concrète de la police nationale et ne décident en rien des effectifs des commissariats ni de la façon dont la police intervient sur le terrain. Ils sont un trait d’union entre le système de prévention et la répression. Les politiques de prévention sont primordiales comme l’insertion par l’emploi, les actions de réussite scolaire, les politiques éducatives de la jeunesse par un encadrement sportif et culturel par exemple, le travail de proximité, la présence effective des bailleurs sociaux,… un faisceau d’action où d’ailleurs nous constatons l’absence de présence de la police. Lorsque l’Etat abandonne ses prérogatives en terme de sécurité publique, qu’il laisse à la dérive les quartiers en morcelant et détruisant le service public ne nous étonnons pas que l’insécurité franchi jour après jour un palier insoutenable pour nos concitoyens.

La déclaration d’Estrosi est une honte supplémentaire de la par de ce gouvernement qui reste sur des années d’insuccès sur ce terrain sécuritaire. Il cache en outre mal ses ambitions en vue du remaniement ministériel, la concurrence est rude en Sarkozie et les scrupules n'ont pas leur place. Avant de désigner des maires laxistes qu’il prenne le temps de gérer sa ville de Nice, d’en corriger la courbe insécuritaire car selon ses principes il en aurait les moyens !, et qu’il prenne encore plus d’attention aux violences sociales que le gouvernement auquel il appartient répand sur notre société jusqu’à en briser le lien social.

Et pour en finir : les maires n'ont pas l'intention d'être les boucs émissaires d'un gouvernement qui ne donne pas à la police et à la justice les moyens d'une action efficace. Ils, les « des laxistes, qu'il faut sanctionner financièrement », n’acceptent pas la sortie de route du ministre – sinistre, motodidacte et considèrent cette intervention comme une agression gouvernementale gratuite, infondée et totalement politicienne.


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