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(C-Drama) The Legend of the Condor Heroes (2003) : un souffle épique dans votre petit écran.

Publié le 18 août 2010 par Myteleisrich @myteleisrich

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Au programme de ce mercredi asiatique, du dépaysement à l'assaut de nouveaux grands espaces, avec une série issue d'un pays dont c'est la première évocation sur ce blog. Après la Corée du Sud et le Japon, le drama dont il va être question aujourd'hui nous vient en effet directement de Chine. Un vrai c-drama (en provenance de la République populaire, non de Hong Kong), en mandarin, et qui reste à ce jour le seul que j'ai eu l'occasion de regarder.

Cela fait quelque temps que j'ai fini cette série, mais j'ai eu envie de prendre le temps de m'y arrêter aujourd'hui. Pourquoi ? Tout d'abord parce que ce drama appartient à un genre de fiction chinoise (Wuxia) que j'aimerai vraiment avoir le temps de découvrir plus avant (malheureusement ce n'est pas pour tout de suite). Egalement parce qu'il s'agit d'une adaptation parmi d'autres d'un grand classique incontournable. D'où ce billet découverte du jour.

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A l'origine de cette série, se trouve une suite de romans écrits dans les années 50-60 par Jin Yong, écrivain célèbre basé à Hong Kong, dont les livres font partie des grands classiques du genre Wuxia. Large source d'inspiration, ils ont surtout donné lieu à de nombreuses adaptations, au cinéma comme à la télévision. Sur petit écran, la référence demeure la version de la chaîne de Hong Kong, TVB, datant de 1983, considérée comme un classique. D'ailleurs, avant 2003, toutes les transpositions, sur grand comme sur petit écran, avaient eu pour seule origine Hong Kong. Et donc, la version de The Legend of the Condor Heroes, dont il est question ici, est la première adaptation proposée par la Chine, dont elle va profiter du somptueux cadre.

Cette suite de romans de Jin Yong constitue en fait une trilogie. Au cours de la dernière décennie, chaque tome a été porté à l'écran, pour un total final de 3 saisons, composées d'une quarantaine d'épisodes chacune. The Legend of the Condor Heroes (La légende du héros chasseur d'aigles, en version française littéraire) (2003 / saison 1) constitue la première partie de cette vaste fresque épique, qui se poursuit ensuite avec The Return of the Condor Heroes (Le Retour du héros chasseur d'aigles) (adaptée en 2006 / saison 2), pour se conclure enfin avec The Heaven Sword and Dragon Saber (L'Epée céleste et le sabre du dragon) (adaptée en 2009 / saison 3). L'histoire couvrant plusieurs générations, c'est une épopée titanesque ; mais si le récit forme un ensemble, le téléspectateur peut visionner chacune des séries indépendamment.

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The Legend of the Condor Heroes (2003) est donc une série chinoise, composée de 42 épisodes et diffusée sur CCTV. Attention à ne pas confondre avec une adaptation plus récente : il existe en effet une autre série éponyme, qui date de 2008, également chinoise, et qui, elle, fut diffusée sur KMTV-1. Comprenant 50 épisodes, cette dernière prend apparemment un peu plus de liberté avec le récit original. Le contexte historique du roman de Jin Yong reste cependant identique.

Jusqu'à présent, la seule fois où nous avions frôlé la Chine, sur ce blog, c'était à l'occasion de Bicheonmu. Souvenez-vous, la dynastie Yuan se désagrageait alors dans un chaos au sein duquel nos héros tentaient de survivre. Et, finalement, cela tombe bien car, avec la Trilogie du Condor, on repart sur des bases chronologiques peu éloignées (et les recherches effectuées pour comprendre le contexte de Bicheonmu peuvent être réinvesties ici). En effet, l'histoire débute, au cours de la première moitié du XIIIe siècle, dans une Chine dont le Nord est en proie aux attaques désordonnées des Mongols, force militaire émergente unifiée sous le commandement de Genghis Khan. Dans son ensemble, la trilogie du Condor s'étend sur plusieurs générations, du début du XIIIe siècle à la fin du XIVe siècle. Elle se propose de re-écrire un peu l'Histoire chinoise, des invasions mongoles jusqu'à l'avènement de la dynastie Ming.

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L'histoire de The Legend of the Condor Heroes est d'une complexité propre à ces épopées historiques chinoises, avec une galerie conséquente de personnages et une géopolitique à vous donner le vertige, si bien qu'il est difficile de la réduire à un bref synopsis synthétique. Disons simplement que tout débute dans le chaos de la fin de la dynatie Song, entre invasions et corruptions, par une tragédie qui va sceller les destins des futurs personnages principaux.

Guo Xiaotian et Yang Tiexin sont deux amis unis par un serment, qui vivent avec leurs épouses enceintes dans un petit village. Ils se lient d'amitié avec un prêtre taoïste, Qiu Chuji, qui a tendance à jouer les redresseurs de torts contre les responsables officiels corrompus. Peu de temps après cette rencontre, un soir, la femme de Yang Tiexin, Bao Xiruo sauve un inconnu blessé qui tombe sous son charme. Ce dernier, souhaitant conquérir la jeune femme, chargera des officiers corrompus de le débarasser des deux hommes de la maisonnée. Qiu Chuji reviendra trop tard pour sauver ses amis, ne pouvant que constater la capture des deux épouses et jurant de trouver une façon de préserver leurs enfants.

Après quelques péripéties, les deux femmes virent leurs destins séparés, attérissant chacune dans des camps différents, à terme opposés. Bao Xiruo, vivant désormais à la cour du prince Jin qu'elle avait secouru cette nuit fatale, donna naissance à un fils qu'elle nomma Yang Kang et qui fut élevé avec les déférences dûes à une personne de sang royal. Tandis que Li Ping finit, elle, en territoires mongols, où son fils, Guo Jing, grandit sous la tutelle de Genghis Khan. Pendant les 18 années qui suivirent chacun des deux enfants reçut une éducation de maîtres réputés d'arts martiaux ; Qiu Chuji instruisit Yang Kang, tandis que les "Seven Freaks of Jiangnan" furent les mentors de Guo Jin. Cette différence d'éducation explique qu'ils devinrent deux jeunes gens très différents, tant dans leur personnalité que dans les valeurs auxquels ils obéissent. C'est sur leur histoire, reflet tumultueux de leur pays, que The Legend of the Condor Heroes va se concentrer.

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Plongeant dans une Chine tourmentée par les conflits, où le chaos règne, ce drama est donc traversé par un puissant souffle épique, assez galvanisant une fois que le téléspectateur est bien rentré dans l'histoire. J'avais cependant eu besoin de quelques épisodes d'adaptation au début, avant de me prendre au jeu d'un récit très solide. N'ayant jamais eu l'occasion de lire le livre d'origine, ni de voir d'autres adaptations, je ne pourrais évaluer le degré de fidélité de la série. Mais on y retrouve en tout cas mis en scène tous les ingrédients du genre : de l'action, des romances, des trahisons, des amitiés et, moteur de bien des tragédies en puissance, des vengeances. Il manque peut-être un peu de charisme à certains protagonistes dont on aimerait qu'ils s'imposent plus à l'écran, mais, même sans trop s'attacher, on se laisse emporter par le souffle épique qui balaie leurs vies. Si bien qu'en dépit de quelques longueurs (surtout les parenthèses plus sentimentales), le cocktail prend plutôt bien, s'installant de manière convaincante dans la durée.

Car The Legend of the Condor Heroes est typiquement une de ces longues histoires qui s'apprécie pleinement comme un investissement dans le temps. C'est un ensemble homogène dont il est difficile de dissocier les épisodes tant ils donnent l'impression de former un tout. L'action s'offrant une large part dans le récit (les amateurs d'arts martiaux chorégraphiés apprécieront), le rythme global en bénéficie favorablement. Les thématiques abordées restent des plus classiques. Le résultat proposé donne ainsi le sentiment d'être très traditionnel (mais encore une fois, je manque de références pour comparer), tout en sachant doser avec justesse tous ces composants. En somme, une fois passé le premier abord plus abrupt, l'intérêt du téléspectateur ne se démentira pas et il est bien difficile de ne pas aller au bout.

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Sur la forme, le drama datant de 2003, les images commencent à être quelque peu datées. La reconstitution était assurément ambitieuse et a eu les moyens d'imposer un style qui n'est pas déplaisant, mais l'oeil du téléspectateur moderne aura sans doute besoin de quelques épisodes d'ajustement. Sur ce point, l'intérêt de la série réside en partie dans sa capacité à utiliser l'immensité de son cadre, la caméra profitant du décor pour nous faire ressentir l'ampleur de l'épopée, d'autant que l'équipe de la série a pu se déplacer en Chine, afin de pouvoir coller au récit et le retranscrire en images. Même si, à mon goût, cela manque de plans larges pour le mettre pleinement en valeur, certains paysages sont très beaux et assurent le dépaysement.

Pour le reste, la réalisation classique ne m'a pas laissé un souvenir impérissable, en grande partie parce que j'apprécie assez peu cette tendance de la caméra à traîner au sol, levant son objectif pour capter les personnages suivant un angle montant. C'est assez frustrant. Sinon, les chorégraphies des combats sont logiquement de style Wu Xia Pian. Par conséquent, le réalisme n'est pas l'objectif premier. Cela "vole" et fuse par-dessus des toits, avec beaucoup d'énergie et d'enthousiasme. L'ensemble est d'assez bonne facture pour l'année de conception.

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Cependant, le souvenir le plus vivace de The Legend of the Condor Heroes demeure sa bande-son, ou plutôt ses génériques, de début et de fin. Tant par leur esthétique, leur graphisme, que par les mélodies et chansons qui y retentissent, ils demeurent, à mes yeux, un des aspects les plus marquants de la série. La chanson du début, particulièrement, m'a toujours donné des frissons, fascinante par le souffle épique qu'elle sait insuffler derrière ses images. C'est un vibrant appel à s'embarquer dans l'épopée, comme j'en ai rarement vu d'aussi convaincant et attrayant à la télévision. Superbe. (Pour jugez par vous-même, il s'agit de la première vidéo en fin de billet.)

Du côté du casting, l'impression est plutôt mitigée. Les acteurs s'en sortent plus ou moins bien, mais ils ne sont pas toujours pleinement convaincants, surtout lorsqu'il s'agit de verser dans l'émotion. Aucun n'est vraiment sorti du lot, même si j'ai fini par m'habituer à leur façon de jouer (mais sur ce point, le mandarin est une langue que j'ai plus de difficulté à appréhender et apprécier que le coréen ou le japonais, donc cela a pu jouer dans ma perception). Si je n'en connaissais aucun, on retrouve notamment à l'affiche, Li Yapeng (Laughing in the wind), Zhou Xun (Taiping Tianguo), Zhou Jie (Young Justice Bao, The Legend and the Hero), Jiang Qinqin, Zhao Liang, Sun Haiying, Cao Peichang, You Yong (The Qin Empire, Journey to the West), Wang Weiguo ou Zhang Jizhong (Laughing in the wind, Journey to the West).

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Bilan : Si elle n'est pas d'une accroche des plus faciles, The Legend of the Condor Heroes (2003) est une série intéressante, qui ne démérite pas si on prend la peine de s'y investir et que l'on a quelques affinités avec le genre Wuxia. L'histoire se révèle dense et complexe, son parfum épique souffle sur un scénario solide. Si la forme est un peu datée, le fond demeure attrayant, même si le casting est sans doute perfectible et aurait gagné à être plus marquant pour s'imposer à l'écran.

L'expérience téléphagique n'est donc pas déplaisante. Certes je ne vais pas prétendre qu'il s'agit d'une série pouvant plaire à tout le monde. C'est sans doute plutôt une fiction prenante à réserver aux amateurs du genre, qui y trouveront un classique de Wuxia qui mérite leur attention. En somme, pour ceux qui apprécient le registre historique teinté de Fantasy, mais comportant aussi une bonne part d'action et des combats d'arts martiaux chorégraphiés à la wu xia pian, la découverte ne devrait pas manquer d'attrait.

Cependant, même si vous n'avez pas le temps, ou l'envie, de vous lancer dans cet investissement téléphagique, prenez deux minutes pour être curieux et laissez-vous au moins transporter par le générique d'ouverture dont la vidéo est juste ci-dessous.


NOTE : 6/10


Le générique d'ouverture :

Le générique de fin :



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