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Dominique de Villepin et la sémantique différentielle

Publié le 20 août 2010 par Exprimeo
Alors que la Secrétaire Générale de son Mouvement, Brigitte Girardin, a consacré son été à structurer avec patience et méthode l'organisation de République Solidaire, Dominique de Villepin et ses troupes sont confrontés à un nouveau défi à la rentrée : faire vivre leur différence. Les élections US de novembre 2010 montrent bien la simplicité du schéma dans le cadre de deux partis : mettre en relief les échecs du pouvoir et appeler au vote sanction (voir vidéo ci-dessous). Mais comment faire vivre la différence quand l'offre politique face au parti du pouvoir est considérablement plus éclatée donc multiple ? Faut-il s'engager sans la surenchère du contre ? Cette surenchère du contre peut-elle signifier aussi l'abandon de tout positionnement "autonome" ou au contraire passe-t-elle par un positionnement tellement spécifique qu'il permettra de se distinguer du pouvoir comme de bon nombre des autres opposants ? Comment faire pour choisir ce "terrain autonome", le placer dans le débat global puis le faire vivre dans le temps ? Le Président de République Solidaire est manifestement confronté au défi de la sémantique différentielle ce d'autant plus qu'il a introduit deux données singulières : - faire vivre la diversité dans une majorité avec laquelle il n'a pas coupé tous les ponts, - faire vivre cette diversité avec d'autres composantes qui sont dès l'origine extérieures à cette même majorité. C'est probablement l'un des schémas les plus originaux de la Vème République qui a connu jusqu'alors des "bras de fers" entre des forces installées au sein de la même majorité mais sans l'appel à l'arbitrage immédiat par des personnes extérieures à cette majorité : - VGE contre Chaban Delmas en 1974 où l'affirmation des Républicains Indépendants face à l'UNR, - Municipales 1977 : l'inversion du rapport des forces entre "la nouvelle UNR" (le RPR) et les "nouveaux RI" : l'UDF. - 1981 : compétition entre ces deux forces lors de la présidentielle. - 1988 : nouvelle compétition entre ces deux forces lors d'une présidentielle (Chirac / Barre). - 1995 : nouvelle compétition entre ces deux forces lors d'une présidentielle avec la composante UDF désormais unie derrière un candidat transfuge du RPR. - 2002 : affirmation du pole présidentiel avec marginalisation de l'UDF comme pole satellite. - 2007 : succession "autorisée" au sein du pole présidentiel avec émancipation de l'UDF qui dépose sa "fonction satellite" des dernières années. - 2012 : compétition au sein du pole présidentiel avec affirmation de nouvelles frontières électorales dès l'origine puisque République Solidaire installe de nouvelles méthodes depuis la double appartenance éventuelle jusqu'à l'appel à des citoyens hier éloignés ( pour ne pas dire opposés) du pole présidentiel. C'est manifestement la création politique la plus singulière des 30 dernières années. Il est donc naturel que des socles aussi singuliers imposent des méthodes nouvelles. C'est le rendez-vous le plus novateur de la rentrée de septembre 2010 parce qu'il met au premier plan l'enjeu de méthode qu'est la sémantique différentielle. Jusqu'à présent, Dominique de Villepin a été novateur avec succès. Quelle nouvelle donne introduira-t-il en septembre 2010 ?

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