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Rafles

Publié le 21 août 2010 par Malesherbes

Notre ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire souhaite que chaque immigré fasse la preuve de sa maîtrise de la langue française. Charité bien ordonnée commençant par soi-même, il serait bien inspiré d’améliorer ses connaissances en ce domaine. Comme je n’ose supposer qu’il ne sait pas lire, je lui conseille, lorsqu’il s’avise de discuter de la signification de tel ou tel terme, de se reporter aux ouvrages qui font autorité en cette matière, je veux dire les dictionnaires.

Cela lui éviterait à l’avenir de s’élever contre l’emploi du mot rafles pour décrire les méthodes de notre police nationale. Si avant de vitupérer contre la presse, il avait pris la peine de consulter le Grand Robert, il aurait appris que, outre un sens très ancien lié aux jeux de dés, rafle avait depuis 1867 le sens suivant : «Arrestation massive opérée à l'improviste par la police dans un quartier suspect, un établissement mal famé ». Le même ouvrage donne l’exemple suivant : « L'été, à douze ou quinze, ils (les agents) opéraient des rafles sur le boulevard, ils cernaient un trottoir, pêchaient jusqu'à des trente femmes en une soirée. », extrait du roman d’Emile Zola, Nana.

Si, tâchant de combler l’insuffisance de sa culture, il avait eu la curiosité de se reporter au Trésor Informatisé de la Langue Française, il aurait trouvé d’autres exemples parmi lesquels celui-ci : « Alexis fut expédié à Saint-Pétersbourg. Là, il fut ramassé au bout de deux jours (...) dans quelque rafle, et jeté en prison », extrait d’un livre de Gaston Leroux, Rouletabille chez le tsar, paru en 1912. Cela convaincra j’espère, notre si distingué Eric Besson, que le mot rafle n’évoque pas nécessairement celles perpétrées par la Gestapo ou la Milice, avec, elles, des conséquences mortifères.

Examinons donc la définition déjà citée : Arrestation massive opérée à l'improviste par la police dans un quartier suspect.

- Qu’advient-il des Roms pris dans ces destructions de campement ? Demeurent-ils libres d’aller ou de venir ? A ma connaissance, non. Il s’agir donc bien d’une arrestation.

- Est-elle individuelle, chacun d’entre eux étant appelé par son nom ? Non, elle est collective, ce qui me semble contraire à notre droit et, comme toutes les personnes présentes sur ces lieux en font l’objet, on ne peut la qualifier autrement que massive.

- Ces personnes ont-elles été prévenues d’une arrivée prochaine des forces de l’ordre ? Evidemment non. Cette arrestation est bien opérée à l’improviste.

- Qui la réalise ? La police. Où donc ? En lieu bien déterminé, ce campement, en quelque sorte un quartier tout à fait délimité.

N’en déplaise à tous ceux qui n’ont de leçons à recevoir de personne, ni de l’Union européenne, ni de l’ONU, ni du Vatican : ce qu’ils font, depuis qu’ils ont eu l’indignité de salir la France pour tenter de détourner l’attention des Français du comportement si intègre de plusieurs ministres, n’a qu’un seul nom : ce sont des rafles.


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