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Un pour tous et tous sur le paillasson

Publié le 22 août 2010 par Ruminances

Posté par lediazec le 22 août 2010

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En lice pour le prix de la servilité 2010, Brice Hortefeux a décidé de mettre les bouchées doubles. Si près du but, il serait idiot - après tout le mal qu'il se donne - de laisser échapper la récompense qui lui revient de droit, au profit d'un second couteau, quitte à sacrifier un sommeil précieux. A quel carburant fonctionne son organisme pour tenir une telle cadence ?…

Être premier exige une condition physique au top. En tant que maladie, cela s'accompagne de certaines caractéristiques liées à l'obsession du coup tordu et du croche-pied. Pour garder sa place, Brice s'exerce au lancer de boules puantes dans l'espace public sans que le scrupule corrode un esprit surentrainé.

Talonné par Eric Ciotti, un dernier venu, le monsieur sécurité de l'UMP, celui qui veut faire casquer les parents qui ont des enfants difficiles, balançant du fascisme à bas prix à longueur de projecteur, et par l'inusable Nadoche-la-murène, celle qui fait son marché en demandant aux nègres pourquoi ils ne retournent pas chez eux, Brice, qui n'est pas de Nice, ne se laissera pas coiffer au poteau par les premiers branleurs de dindons venus. ! Une telle compétition se gagne par tous les moyens,  y compris - surtout ! - les plus dégueulasses.

Devenu l'ombre de l'ombre de Sarko, Brice entend étendre sa nappe jusque sur les tapis que son maître foule de son pas. Que ce dernier vienne à exprimer un vœu, Brice est là pour l'exaucer ! Qu'il vienne à cracher, il ouvre la bouche en guise de bassinet. Que quelqu'un vienne à exprimer un doute, Brice lui coupe le sifflet, à la sulfateuse s'il le faut. Un homme soumis est un homme dangereux ! Et Brice l'est. Au moins tant que son supérieur le voudra. D'autres avant lui ont joué le rôle du tapis-sol avec le bonheur que l'on sait.

Énervé par la campagne médiatique concernant la politique sécuritaire du gouvernement, Brice est monté au créneau pour dire ses quatre vérités au cercle fermé du « milieu politico-médiatique parisien » et à «la gauche milliardaire». Rien que ça. Diantre !

Remonté à bloc, il accuse ces deux cercles de vivoter autour d'une bulle purement intellectuelle et d'oublier « la réalité française ».

Emporté, aveuglé, convaincu par l'esprit missionnaire qui l'habite, il ajoute à l'adresse de ces bien-pensants qu'en « se gargarisant de leur pensée, [ils] renoncent à agir».

Quel bout-en-train, ce Brice ! Sans sourciller, il nous dit ce que les français attendent de ce gouvernement qui par le double ricochet de la crise économique et de son incompétence, fait tout ce qui est en son pouvoir pour faire oublier que la France n'est pas affaire de burqa et de Roms. La France est un pays qui cherche dans le brouillard des promesses sarkozystes du boulot et un peu de certitude sur  son avenir.

Véritable docteur Coué New-look, c'est sans trembler qu'il règle la question des doutes qui pourraient assaillir les pensées citoyennes, clamant, tel un coq l'ergot planté dans le fumier : « notre pays est aujourd'hui un des plus sûrs de la planète.»

Les contestataires, les aigris et toute la cohorte de frustrés pleurnichards, c'est avec un mépris souverain qu'il les écarte de son chemin, lançant en direction de la gauche milliardaire (il n'y pas que des milliardaires à gauche, sinon Sarkozy y aurait adhéré ) : « Son silence est un programme. »

Que pouvons-nous ajouter à cela ? Un paysan vous dirait : « on cueille le fruit, une fois qu'il est mûr. »

Il tient à son paillasson d'or, le ministre des paillassons.


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