Brice Hortefeux ne connait pas de limites dans la provocation. Son interview au Monde est un concentré de lieux communs tous plus consternants les uns que les autres. Et le pire, est qu'il est persuadé que ses grosses ficelles vont fonctionner.
Son but est d'une grande simplicité : récupèrer l'électorat populaire en tenant des propos qu'il est censé tenir et, partant, partager. Sauf que là, il sombre.
Donc voilà :
Il attaque bille-en-tête ceux qui le contredisent : "Vous êtes aveuglés par le sentiment dominant des soi-disant bien-pensants qui, en se gargarisant de leur pensée, renoncent à agir"
On est là dans le registre de la connivence. Les "bien-pensants" sont ceux qui infligent à longueur d'année des brevets de bonne-conduite et c'est vrai que drapés dans leur bonne conscience, ils cassent les pieds de tout le monde. Sauf que là, les critiques sont venues de la gauche, mais aussi de la droite. Et que très accessoirement... elles sont fondées.
Et d'en remettre une couche : "Que certaines voix de la gauche milliardaire aient du mal à le comprendre ne me trouble pas du tout, bien au contraire."
Au delà de la critique sur les repreneurs du Monde et financiers de sites comme Médiapart, le ministre de l'Intérieur s'acharne à vouloir faire croire que les "riches" ne soutiennent pas sa politique. En pleine affaire Woerth, cela ne manque pas de sel.
Comme en bonne communication, il faut répéter trois fois le message, le re-voici : " Je vous invite à ne pas confondre le petit milieu politico-médiatique parisien et la réalité de la société française !"
Là, c'est pour bien montrer que, lui, est au courant de ce qui se passe dans le pays réel. Sauf qu'il est lui-même homme politique et s'exprime dans le Monde. Mais il est là pour pointer du doigt ceux qui ne sont pas d'accord avec lui, pas pour entamer une psychanalyse.
On continue ? On continue : "La sécurité est l'un des tout premiers droits. Ceux qui le nient ne sont généralement pas les moins privilégiés."
Là on aborde la technique du défonçage de portes grandes ouvertes. Honnêtement qui réclame l'insécurité ? Personne. Mais pas grave, cela permet à Hortefeux d'en rebalancer sur le thème des bobos.
Résultat : Brice Hortefeux espère bien qu'il va soulever l'indignation des journaux et se faire adorer dans le pays sur le mode de : "tu as vu ce qu'il leur a mis aux journaleux et aux bobos gauchistes parisiens bourrés de fric qui ne croisent jamais un Arabe, sauf leur femme de ménage".
Sauf que c'est dommage, je fais partie de la classe moyenne appauvrie, j'estime qu'en matière de sécurité il y a énormément à faire, mais je trouve quand même que sa politique est raciste et inefficace.
Et vous, que pensez-vous des propos d'Hortefeux?(Source: Le Monde)
Par Tittine dans http://www.lepost.fr/ à lire :
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble