Le président de la République a réuni les conseillers et membres du gouvernement en charge des questions économiques et
budgétaires à Brégançon. Après l’esbroufe sur la sécurité, voilà l’esbroufe sur la croissance de l’économie et la baisse des déficits.
Une nouvelle fois, les mesures annoncées sont loin d’être à la hauteur et cette réunion de travail s’apparente surtout à un
énième coup de communication.
Le gouvernement s’obstine à surestimer la croissance pour 2011. Les chiffres du deuxième trimestre 2010 sont trompeurs et
avant tout liés à la reconstitution des stocks des entreprises. La croissance ne devrait pas dépasser cette année 1,4% contrairement à ce que vient une fois encore de répéter le communiqué
officiel. Elle devrait se situer entre 1,5% et 1,8 % en 2011, selon la majorité des économistes et des institutions internationales. C’est insuffisant pour redresser les comptes publics et il
est urgent de prendre enfin des mesures efficaces.
Encore une fois, rien n’est véritablement annoncé pour réduire les niches fiscales. Le président de la République s’obstine
à maintenir le taux réduit de TVA dans la restauration, l’allégement des charges sociales sur les heures supplémentaires et le bouclier fiscal, mesures pourtant extrêmement coûteuses et
inefficaces.
S’agissant des dépenses, le gouvernement a confirmé et même renforcé la rigueur qui pèsera sur l’ensemble des Français, en
particulier des plus modestes d’entre eux. L’hypothèse d’un gel des salaires dans la fonction publique est maintenant une réalité qui frappera lourdement l’ensemble des
fonctionnaires.
Le Parti socialiste appelle le gouvernement à faire enfin preuve de réalisme et de pragmatisme en revoyant les prévisions
de croissance pour 2011, afin de construire un budget réaliste, et en abandonnant les dogmes politiques au premier rang desquels le bouclier fiscal et le taux réduit de TVA dans la
restauration.
Sans une profonde remise en question de la politique budgétaire et fiscale, ce sont les Français moyens et modestes qui
porteront une nouvelle fois la charge du redressement des comptes publics, au détriment de la consommation et de la croissance et donc, in fine, au détriment de l’objectif recherché, la baisse
des déficits publics.