Cet été, la menace de dégradation de la note du crédit de la France par l’agence Moody’s est presque passée inaperçue. Nicolas Sarkozy en avait alors profité pour promettre tout et n’importe quoi. La dette publique française vient de franchir la barre de 80% du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre 2010, ou 1.500 milliards d'euros. Pour 2010, le déficit budgétaire de la France est estimé entre 8 et 9 % du PIB. Selon lui, la France sera capable de réduire ce chiffre à 6 % en 2011 et même 3 % en 2013. Rien que ça.
La réunion de Brégançon marque un tournant
Mais le temps des vacances touche à sa fin et la réalité ressurgit de nouveau. Désormais, plus moyen de se voiler la face. Car pour respecter ces engagements, il faudra que le gouvernement soit capable de trouver 100 milliards d’euros. Pour cela, deux options : réduire massivement les budgets ou augmenter les recettes (donc les impôts). L’objectif sera d’autant plus difficile à atteindre que, mois après mois, les prévisions de croissance sont revues à la baisse : de 2,5 % à 2% de croissance du PIB en 2011. Autant de recette en moins.
Et, à la veille d’élections importantes, Nicolas Sarkozy ne devrait pas augmenter plus que de mesures les impôts. Il ne lui reste donc plus d’autres choix : couper dans les dépenses. Dans une interview accordée au Financial Times, Christine Lagarde, la ministre de l’Economie n’a pas hésité à déclarer que "le gouvernement fera tout ce qui est nécessaire pour réduire les déficits". La "rigueur" finit enfin par arriver. Dans ce sens, la réunion de Brégançon marque un tournant.
Les cadeaux fiscaux ont coûté 23 milliards d’euros depuis 2007
Vendredi dernier, Nicolas Sarkozy a relevé de 5 à 10 milliards d'euros les hausses d'impôts. Cela se traduira par une suppression de niches fiscales et sociales. Il faut dire que les 468 niches représenter un véritable trésor. Chaque année, c’est environ 75 milliards d'euros qui échappent à aux caisses de l’Etat.
Cela suffira-t-il ? Non. En effet, selon la Cour des Comptes, les mesures économiques prises par Sarkozy ont aggravé de 12 milliards d’euros le déficit de la France en 2009. Le pire est que seulement la moitié de cette somme est imputable au plan de relance. Pire encore, les cadeaux fiscaux (intérêt d’emprunt, bouclier fiscal, heures supplémentaires, droit de succession et abaissement de la TVA dans la restauration) mis en place par Nicolas Sarkozy ont coûté près de 23 milliards d’euros depuis 2007. Pour atteindre ces objectifs, le Président sera donc contraint de supprimer l’ensemble des niches fiscales d’ici 2012.