Ses racines noires et profondes sont encrées au plus profond du sol. Ses fleurs d’apparente beauté exhalent leurs nouvelles à chaque jour qui passe et colportent leur venimeuse rengaine dans les champs alentour. Il grandit et s’étend, génération après génération, sourd et sûr, dans cette précipitation qu’octroie le dessin de détruire, de ternir, de faire souffrir en vomissant l’objet de sa jalouse entreprise.
Les autres fleurs poreuses dans l’ennui de leurs jours, se gorgent de cette pitance rance et deviennent à leur tour les maillons malodorants des secrets de papier.
C’est ainsi que se répand le mal.
Des racines qui s’étaient à ses pattes enroulées, il a coupé du bec les derniers filaments. Mais le mal supérieur blesse au-delà des distances et du temps quand dans sa funeste entreprise il redouble d’efforts, d’intrigues et de vent.
Son impuissance quasi palpable ne fait que le rendre plus tranchant et il étale sa misérable engeance par-delà l’horizon.
Regarde, aucune de tes prières ne saurait le détourner, aucun compromis que tu pourrais plaider ne serait sincèrement respecté.
Je hais le mal, ses fondements, ses principes ridicules, l’ennui et l’échec dont il se repaît. Je me moque, il le sent. C’est assez pour le faire redoubler de vengeance furieuse. Je le verrais j’espère s’étouffer sous mes yeux et je ne ressentirais rien, pas même un peu de répit.
Martha