Soutenons les médecins généralistes !

Cinq syndicats de généralistes viennent de lancer leur appel du 18 juin pour une grande journée de mobilisation. Le mot d'ordre «  disons STOP au HARCELEMENT DES CAISSES ».

Harcèlement des CPAM 
Dans son communiqué de presse assez largement relayé sur Internet, MG offre 3 illustrations des nouvelles pratiques des CPAM à l'égard des médecins, pour techniques que soient ces exemples ils donnent un aperçu des tracasseries qu'ont à affronter les généralistes dans leur pratique quotidienne :

Dr RF, installée à Dordives 45, reçoit une lettre de la CPAM du Loiret lui réclamant une somme importante à titre “d'indu” pour avoir coché “MTN” sur ses feuilles de soins alors que la Caisse n'a pas reçu les feuilles de Médecin traitant correspondantes. En aucun cas le MG ne peut être tenu pour responsable des ratés de la gestion délirante du parcours “administratif” du patient. Surtout quand il n'a pas touché les sommes réclamées !

Dr BD, installé à Courbevoie, voit son compte ponctionné de 300 euros. Sur les conseils de MG France, il informe la caisse par LR + AR de son intention de saisir le procureur de la République pour vol caractérisé. Dans les 24h, son compte est (partiellement) recrédité.En aucun cas la caisse ne peut “se servir” directement sur le compte du médecin quelle que soit la raison de ces prélèvements.Une procédure très précise est prévue à laquelle les CPAM ne peuvent déroger !

Dr GR, installée à Romans, se voit proposer par le médecin-conseil une demande d’entretien confraternel pour ses prescriptions d’arrêt maladie. Quelques mois auparavant, elle était incitée par les mêmes à prescrire des arrêts de travail en lieu et place de kinésithérapie moins coûteuse. Injonction paradoxale, pressions diverses plus ou moins justifiées, voilà ce qui aggrave la désespérance de la profession.

(source : http://www.mgfrance.org/content/blogcategory/138/1069/)

Une mobilisation qui ne faiblit pas
Les 5 syndicats invitent les généralistes à fermer leur cabinets médicaux pour cette journée, à aller à la rencontre des élus, et à manifester devant les CPAM. À cette injonction s'ajoutent des actions plus inscrites dans la durée : Ne plus recevoir plus les DAM ( Délégués de l'Assurance Maladie ), ne plus effectuer la transmission des feuilles de soins les lundi et mardi, et enfin ne plus remplir en ligne les formulaires de l'Assurance maladie pour les arrêt de travail.

Sur ce dernier point MG dans un autre communiqué mettait en cause l'aspect chronophage de ces nouveaux formulaires en ligne qui introduisent pour les médecins « des contraintes supplémentaires et des exigences infondées ». En cause notamment, le fait qu'aucun interfaçage fonctionnel avec le logiciel métier n'ait été conçu, les médecins ne peuvent donc utiliser les données produites dans leur logiciel. MG résume cette nouvelle pratique par la phrase suivante : « Au total, l’informatique médicale vue par les Caisses, c’est « venez sur nos ordinateurs faire la saisie des éléments dont nous avons besoin ». Inacceptable évidemment ! ».

à ces nouvelles pratiques des CPAM, s'ajoutent bien sûr le long bras de fer entre les généralistes et la sécu à propos de la cotation de spécialiste en médecine générale (pour plus d'éclairage sur le sujet voir notamment : http://ma-complementaire-sante.space-blogs.com/blog-note/169855/bras-de-fer-entre-cpam-et-generalistes.html et http://droit-medecine.over-blog.com/article-la-medecine-generale-c-cs-23-en-2011-48890216.html)

Les généralistes maillon essentiel du système de soins

Rappelons que les médecins s'étaient réunis en mai dernier (http://www.humanite.fr/2010-05-21_Politique-_-Social-Economie_La-medecine-profession-menacee) pour manifester leur inquiétude sur l’hémorragie d’effectifs qui fait peser une menace sur l'accès aux soins primaires, (effectifs qui devraient passer de 56 000 à 23 000 à l’horizon 2025 si rien n'est fait), et réclamer un « plan Marshall  » pour endiguer l'hémorragie qui serait préjudiciable à tous.

Quant à moi je viens de lire sur le site d'un assureur que les consultations des généralistes représenteraient aujourd'hui près de 10% des dépenses de mutuelle santé. Une part importante certes de leurs dépenses, mais rappelons que - en plus d'être un maillon essentiel dans la qualité de notre système de santé - les généralistes par leur rôle dans la prévention, le dépistage et l'éducation thérapeutique et leur action de proximité contribuent même d'un point de vue économique à la diminution les coûts du système, car on sait bien que plus l'accès aux soins primaires est retardé ou remis en questions (défaut de prévention par ex), plus les coûts deviennent importants par la suite. (pour une approche comparative, lire cet article qui met en évidence l'extrême valorisation du généraliste dans le système de santé britannique : http://informationcomplementairesante.20minutes-blogs.fr/archive/2010/06/15/reformer-le-wellfare-state.html)