L'ambiguïté du terme va bien à cette traduction approchée du titre d'un article récent de Paul Krugman - America goes Dark.
Il revient sur les coupes budgétaires annoncées en Amérique (un tiers de l'éclairage de Colorado Springs éteint, des routes détruites faute d'argent pour les entretenir, les horaires des classes réduits...)
Tout cela parce qu'Obama n'arrive même pas à faire passer des lois abolissant les cadeaux fiscaux faits aux très riches par Bush.
Comme dans l'Union européenne, on a ainsi l'impression d'une impossible alternance.
Pour des raisons très différentes, l'alternance droite gauche n'a qu'un impact limité en France, dans l'Union européenne et aux Etats-Unis.
Aux USA, parce que le Congrès est peuplé en grande partie d'élus sans cesse réélus et financés par divers lobbyes. Dans l'Union européenne parce que les équilibres du pouvoir sont biaisés en faveur d'une Commission non élue et que, de toute façon, les politiques néolibérales sont inscrites dans la constitution même de l'Union. En France, parce que quelle que soit la couleur du gouvernement c'est Bruxelles qui décide des grands équilibres. Il y a fort à parier qu'un PS revenu au pouvoir (ou n'importe quel mouvement de gauche ou de droite qui ne rejetterait pas l'Union européenne, ce qui inclut le NPA aussi bien que le FN ou le Parti de gauche...) se heurterait immédiatement aux mêmes oukazes budgétaires de la part de la Commission que Nicolas Sarkozy.
Rien de réjouissant à ce constat. Krugman conclut : America is now on the unlit, unpaved road to nowhere ; l'Amérique est sur une route défoncée et assombrie, en direction de nulle part...