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La foi, remède miracle contre le vol ?

Publié le 26 août 2010 par Kamizole

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Cela n’est sans doute pas «assurancetourix» ! Sinon, il suffirait de barder sa maison ou son commerce de crucifix, médailles saintes et autres gri-gri - en fonction de sa religion - pour être protégé. Mais il y aurait forcément des abus ! Les athées, les agnostiques et les libres penseurs pour peu qu’ils ne soient pas psycho-rigides seraient tentés d’adopter de manière visible les signes distinctifs d’une religion qu’ils ne professent pas et les pusillanimes d’arborer de façon syncrétique ceux de toutes les religions sans être même certains d’abuser non pas les voleurs mais Dieu lui-même qui - forcément omniscient du point de vue de la pure logique philoso-phique s’il est “l’UN” – saura reconnaître «le bon grain de l’ivraie» ou «les siens»… Encore faudrait-il – condition sine qua non - que les voleurs soient sensibles aux arguments métaphysiques, ce qui n’est pas forcément donné !

C’est néanmoins la curieuse aventure survenue le 23 juillet 2010 à Nayara Goncalves, jeune vendeuse de 20 ans travaillant dans un magasin de téléphones portables à Pompano Beach en Floride, narrée par Constance Jamet dans le Figaro du 2 août 2010 Elle déjoue un braquage en invoquant Jésus. L’homme de 38 ans qui s’appelle Israël Camacho lui demande la caisse, d’une manière peu assurée en la menaçant d’une arme, ajoutant «je déteste faire cela, mais je n’ai pas d’autre choix, n’ayez pas peur»… Elle lui affirme qu’elle n’a nullement peur, ajoutant «Vous pouvez me faire ce que vous voulez. Je vais juste vous parler du Jésus, qui est en moi». Le voleur lui répondant : «Dieu vous bénisse» ! Ils étaient déjà manifestement sur la même longueur d’ondes, tout du moins sur le plan de la foi. D’ailleurs au cours du dialogue qui suivit ils découvrirent qu’ils avaient fréquenté la même église, tenue par un pasteur nommé Bob.

Elle essaya de lui faire comprendre qu’il y avait mieux à faire que braquer «Vous n’avez pas besoin de faire ça, Jésus vous réserve quelque chose de mieux» même si elle comprenait qu’il ait des problèmes «Je ne vous blâme ni ne vous juge, je ne sais pas ce que vous vivez mais les temps sont durs pour chacun d’entre nous». Tout en lui recommandant de fréquenter à nouveau sur les bancs de l’Eglise, «Jésus vous aide, il peut changer votre vie. Faites-vous de vrais amis là-bas. Parlez à un pasteur, il pourra vous aider. Jésus va bientôt venir…» elle lui demande s’il a un travail et lui propose de l’aider à en trouver.

Il répond qu’il travaille mais doit trouver impérativement trouver 300 dollars pour que lui et sa famille ne soient pas expulsés de leur logement. «Je n’ai jamais fait cela avant, je refuse de m’en prendre à quelqu’un dans la rue. Je suis chrétien moi aussi». J’avoue ne pas comprendre son distinguo : pourquoi serait-ce mieux de braquer une employée de 20 ans dans un magasin qu’un passant ? D’ailleurs, comme il insiste toujours pour avoir l’argent de la caisse, elle lui explique qu’elle devra rembourser elle-même jusqu’au moindre cent les recettes qu’il volera…

Je pense que cet argument : «Je ne veux pas vous faire ça, je suis désolé» lui a-t-il répondu, plus le sang-froid, la compassion et la gentillesse dont elle a fait preuve à son égard ont été déterminants : il s’est sauvé en lui disant «Bonne journée, dieu vous bénisse». Nayara Gojncalves pense que c’est l’Esprit-Saint qui l’a inspirée et permis de garder son calme. Acceptons-en l’augure.

Elle s’est toutefois fait beaucoup d’illusions en supposant qu’Israêl Camacho changerait de vie. Il devait commettre un autre braquage deux heures après dans un magasin de chaussures et sera appréhendé par les policiers deux jours plus tard. «C’est triste, je pensais que Dieu lui avait donné une seconde chance» dit-elle, un brin naïve… Elle apprit à cette occasion qu’il s’agissait d’un braqueur en série ayant déjà fait de fréquents séjours dans les prisons de Floride depuis 1998 et qui a été mis en examen pour défaut de versement de pension alimentaire.

Les policiers ne s’expliquent d’ailleurs pas sa bonne conscience éphémère… Mais que voulez-vous : «les voies du Seigneur sont impénétrables» !

:)


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