True Blood: 3.09 Everything Is Broken
C’est officiel. Je vais faire campagne pour que Denis O’Hare obtienne un Emmy l’an prochain. Ou du moins, c’est ce qu’il mériterait qu’on fasse pour lui. Il illumine cette saison et plus particulièrement cet épisode de sa performance jubilatoire en tant que terrible Russel Edington. Enfin un personnage qui redonne tout son sens à la notion de vilain. Alors je n’irais pas jusqu’à dire que sans lui, on s’emmerderait grave, pour ainsi dire… mais ce serait légèrement moins passionnant quand même.
Bon, il y aurait toujours Eric et ses problèmes pour nous divertir. Comme le dit Miss Flanagan, la politicienne qui écume les talk-shows depuis le début de la série et qu’on voit enfin en chair et en os : he can’t stay out of trouble. Alors c’est vrai que le Suédois a quand même un peu perdu de son mordant mais on dira que dans les circonstances actuelles, il pouvait difficilement faire autrement. On le voit ainsi réellement paniquer à l’idée de se faire châtier par « l’Autorité » pour avoir tué Talbot puis se soumettre totalement à l’impitoyable Miss Flanagan. Et avant qu’un jugement soit rendu en ce qui concerne ses derniers agissements, il a l’occasion d’offrir avec Pam une touchante petite scène montrant toute l’affection qu’ils ont l’un pour l’autre. Ce n’est pas le registre habituelle de l’ex-viking mais il faut dire qu’il s’en sort malgré tout plutôt bien.
La visite musclée de Miss Flanagan au Fangtasia en elle-même reste quoi qu’il en soit un bon moment. L’interrogatoire d’Eric devant les caméras m’a bien plu avec ce côté décalé presque parodique notamment lorsqu’on voit « les représentants de l’Autorité » de dos dans leurs bureaux. Ses déclarations dévoilant enfin ce qu’il pense réellement de Russel contribuent en outre à conférer davantage d’importance au vilain qu’on ne doit définitivement plus prendre à la légère. La décision de « l’Autorité » de faire comme si rien ne s’était passé et de laisser Eric régler ce bordel, pour reprendre leur terme, finit de consacrer Russel en sorte d’antagonistes ultime j’ai envie de dire. Il en va de même de sa géniale intervention télévisée à la fois bien flippante et gore mais aussi assez comique et quelque part plutôt profonde.
Sookie et Bill dans tout ça ? Ils ont droit à un petit répit et en profitent pour offrir une nouvelle scène torride et malsaine de sexe sous la douche. Cette petite trêve dans leurs drames amoureux est aussi l’occasion de revenir sur le mystère de la nature de Sookie. Entre le retour d’Hadley la cousine de Sookie et Claudine la mystérieuse femme des rêves de Sookie que Bill retrouve également dans les siens, on ne manque pas d’opportunités de résoudre l’énigme. Et on brûle, on brûle de tout savoir ! Sauf qu’à chaque fois qu’on est près du fin mot de l’histoire, on finit par ne rien savoir du tout, la faute cette fois au montage. Ça commence à devenir rageant ce mystère à rallonge…mais de toute évidence, au point où on arrive, la révélation ne pourra plus être indéfiniment reportée et le prochain épisode devrait certainement nous la servir sur un plateau d’argent. Et si ce n’est pas le cas, une légère impression de foutage de gueule me restera dans la gorge.
Pour ce qui est des autres intrigues des habitants de Bon Temps, à ma grande surprise j’ai trouvé qu’elles s’amélioraient… ou se laissaient mieux regarder tout du moins. Il y a d’abord Jason qui malgré sa relation tumultueuse avec Crystal vite lassante réussit à m’intéresser à nouveau. Essentiellement parce que j’ai la confirmation qu’il s’est fourré dans quelque chose qui le dépasse avec l’étrange famille de dealers. En revanche, j’avoue que je l’ai moins aimé quand il s’est débarrassé de Franklin… qui meurt ainsi pour la 2e foi. Aussi vite revenu, aussi vite disparu ! Et c’est un peu dégueulasse… reste que ça fait toujours plaisir de le voir torturer une dernière fois Tara. Dans un autre registre, j’ai étonnamment bien aimé aussi le duo des frères Merlotte. Le personnage du petit frère paysan destroy qui a de la répartie devient plus appréciable et le pétage de plomb final de Sam était le bienvenu pour apporter un peu d’action. À part ça, on a Lafayette et Jesus qui roucoulent, Harlene qui n’aime pas son bébé et Hoyt qui n’aime pas sa copine et eux par contre sont tous aussi intéressants que l’an 40.
En conclusion, la saison 3 de True Blood a ses défauts mais elle a aussi ses moments parfaitement jubilatoires qui font plus ou moins oublier ces défauts. Et quand ces moments prennent plus de place comme cette fois, j’aurais presque envie de pardonner tout faux pas.
[8,5/10]