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Test : Elemental : War of Magic

Publié le 26 août 2010 par Guls
Test : Elemental : War of Magic
Elemental : War of Magic est un bon petit jeu que nous suivons depuis quelques mois déjà et qui arrive avec deux promesses qui feraient baver n'importe quel fan de stratégie/gestion : prendre le meilleur de Civilization, lui ajouter des éléments de RPG, et placer tout cela dans un monde médiéval-fantastique. Le jeu est sorti hier, voyons donc ce qu'il en est de ces promesses alléchantes...
La magie, c'est pas que pour les elfes
L'histoire d'Elemental n'a que peu d'importance au sein du jeu en lui-même, mais elle vaut tout de même qu'on l'explique : jadis, la magie était partout et tout le monde avait la possibilité de l'utiliser. Souhaitant prendre le pouvoirs, les immortels Titans retirèrent ce don et asservirent l'humanité. Bien des années plus tard, de puissants mortels appelés les Channelers ("Canalisateurs" dans la langue de Molière) apparurent. Ceux-ci pouvaient utiliser la magie et soulevèrent la population contre les Titans, mais dans la guerre qui s'en suivit, la plupart d'entre eux moururent. Aujourd'hui, les Titans ont disparu, et la plupart des Channelers aussi. Vous incarnez l'un des survivants, bien décidé à utiliser ses pouvoirs pour recoloniser une terre rendue presque déserte par des siècles de guerre.
Vous commencez donc le jeu avec le personnage de votre Channeler qui, aidé de quelques unités militaires, devra fonder et faire se développer un puissant empire. Pour ce faire, vous devrez jouer sur trois tableaux distincts : le développement de vos cités et technologies (gestion), l'utilisation de vos armées pour combattre les nombreux monstres et ennemis présents autour de vous (stratégie), et le développement de votre Channeler tant en compétences qu'en équipement (RPG).
Test : Elemental : War of Magic
Préparez l'aspirine
L'alliance de ces trois éléments, intégrés dans un univers médiéval-fantastique cohérent, a de quoi allécher bien des joueurs, et font d'Elemental un jeu extrêmement profond et complexe. La partie gestion ne devrait pas dérouter les connaisseurs de Civilization : les villes sont fondées grâce à des Colons, puis se développent en construisant des bâtiments qui ont divers effets. Elles produisent divers richesses, ainsi que de l'avancée technologique permettant de progresser dans un arbre des connaissances très fourni, et de la recherche magique, permettant d'acquérir de nouveaux sorts pour votre Channeler. Enfin, les cités produisent des unités militaires ou plus rarement commerciales qui permettent de conquérir de plus en plus le terrain.
Ces unités se regroupent en armées qu'on pourra déplacer sur la carte globale, avec ou sans l'aide du Channeler. Le nombre d'unités regroupées dans une armée est illimité et toute la troupe se déplace à la vitesse de l'unité la moins rapide. Sans pousser dans l'énorme profondeur de la gestion des armées, il me suffira de dire que les unités militaires peuvent être produites selon 4 niveaux d'ancienneté différents (de novice à vétéran), et 4 niveaux de quantité (du soldat seul à la troupe complète), qu'il vous est possible de designer vos propres unités, que des quêtes en débloquent de nouvelles, etc. Bref : Ce n'est pas parce qu'il s'agit de stratégie militaire que cela doit être simple, et il faudra bien du temps pour comprendre tous les rouages du métier.
Test : Elemental : War of Magic
Pour survivre à la guerre, il faut devenir la guerre
A l'image d'un Total War, les combats entre deux unités antagonistes se déroulent soit automatiquement, soit dans une carte tactique qui, elle, s'inspire plus d'un Heroes of Might & Magic. Sur une carte cadrillée, vous déplacez au tour par tour vos unités et utilisés leurs pouvoirs de manière tactique jusqu'à éradication de l'adversaire. Deux types d'ennemis se mettront sur votre route : les nations adverses et les monstres qui pulluleront autour de vos cités.
Ces derniers forment une menace omniprésente mais également une ressource, car les vaincre permet de faire gagner à votre Channeler des précieux points d'expérience, ainsi que de l'or dont vous vous servirez pour faire tourner votre royaume. On arrive donc sur le côté RPG du jeu, dans lequel vous devrez effectuer de nombreux quêtes pour faire gagner expérience et équipement à votre héros. Celui-ci pourra également acheter de l'équipement dans vos villes, mais uniquement si vous avez découvert la technologie nécessaire au bon type d'équipement, et celui-ci se monnaiera extrêmement cher, ce qui en fera un élément relativement délaissé, du moins en début de partie.
Test : Elemental : War of Magic
Originalité, j'écris ton nom
Comme vous aurez pu le voir sur les captures d'écran, Elemental se présente dans un style graphique original et très stylisé, qui n'est pas sans rappeler les gravures des livres anciens, et autres dessins originaux qui accompagnaient des ouvrages fantastiques comme le Seigneur des Anneaux. Ce style graphique fait son effet, et si l'on excepte la représentation tactique des batailles qui est très quelconque, le jeu dans son ensemble est plutôt mignon. Les villes se développent visiblement quartier par quartier sur la carte du monde, les monstres rôdent dans les forêts, et les développeurs ont même pensé aux utilisateurs de petites machines en intégrant un mode "carte de tissu" dans lequel on retrouve une représentation du monde en 2D, comme sur une ancienne carte médiévale.
Lorsqu'elles ne sont pas manquantes (voir plus bas), les animations sont plutôt jolies et diversifiées. La contrepartie de tout cela c'est que, de manière surprenante pour un jeu en tour par tour qui ne devrait pourtant pas demander une trop grande puissance de calcul, Elemental nous a semblé extrêmement lourd, avec régulièrement des moments de freeze le temps que les actions soient résolues, et autres chargements en plein jeu.
Test : Elemental : War of Magic
L'homme au service de la machine
Après avoir exposé toutes les raisons pour lesquelles Elemental semble parfait, il nous faut mettre au clair un point important : il ne l'est pas. En effet, les développeurs de Stardock avaient certainement beaucoup d'idées, mais se sont brûtalement heurté au mur de la réalité, et tout comme ils l'avaient déjà fait pour le prometteur Demigod, ont mis à disposition des fans d'Elemental un jeu plein de bugs, absolument pas optimisé, et pour une très large majorité injouable.
Inutile d'enfoncer le clou en détaillant chaque bug tant ils sont nombreux, mais il suffira de dire qu'en plus des manques d'optimisation, de nombreuses animations sont manquantes, certains mécanismes de gameplay ne sont pas fonctionnels, et tout simplement le jeu crash de manière très régulière, toutes les 20/30 minutes de jeu en moyenne, sur de nombreuses configurations différentes et sans explications apparente. Ces problèmes sont tellement fréquents et nombreux qu'ils ont soulevé une vague d'indignation parmi les joueurs qui, après avoir été en partie censurés sur les forums officiels du jeu, sont allés se plaindre chez divers autres médias, auxquels les développeurs ont bien été forcés de répondre par la suite. Stardock est connu pour son suivi sur les jeux, et nul doute que de mises à jour feront bientôt leur apparition, mais sortir un jeu à ce degré de finition est une réelle honte.
Pour conclure sur les points moins positifs, nous tenons à répéter qu'Elemental n'est pas dirigé vers les joueurs occasionnels. Et ce n'est pas tant la profondeur de son contenu et de ses mécanismes de jeu qui est en cause, que le manque cruel d'explications sur la manière dont le jeu fonctionne. Ainsi, même en mode facile, la difficultée présentée est très importante et l'ennemi ne laisse que peu de chances aux joueurs via les attaques combinées des nations ennemies et des nombreux monstres en présence, mais il faudra surtout recommencer plusieurs parties pour comprendre pleinement les mécanismes du jeu qui manquent d'un véritable tutorial ou de simples bulles d'aide. Ce manque fait de l'énorme complexité d'Elemental un jeu relativement inaccessible, que finissent d'achever des bugs omniprésents.
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Conclusion
Elemental : War of Magic est un titre avec un énorme potentiel développé par un petit studio qui n'a malheureusement pas pu attendre d'avoir terminé son jeu pour le sortir. Le résultat en est un incroyable gâchi, une mine d'or d'idées et de concepts rassemblés dans un univers intéressants et couverts par un style graphique original, qui se retrouvent complètement gâchés par des bugs omniprésents et un manque d'accessibilité qui le réserveront au plus persévérant. Elemental avait le potentiel pour concurrencer Civilization V, et a râté le coche. Nous restons optimistes en espérant que Stardock règle les problèmes dans les semaines à venir, mais on vous conseille tout de même d'attendre plus de nouvelles avant de vous lancer.
Site officiel d'Elemental : War of Magic

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