Contrairement à ce que disent les médias officiels, qui croient toujours avoir besoin d'amplifier les événements pour susciter l'intérêt, ou à ce que voudraient faire croire les grévistes sur leurs affiches, je tiens à signaler que, non, LES étudiants ne sont pas en grève dans les facs, mais simplement DES étudiants.
A la fac de Tours, par exemple, "l'A.G", comme ils disent, a réuni 120 personnes, qui ont voté à 100 contre 20 le blocage du site des Tanneurs. Dans la mesure où le site des Tanneurs compte 7000 étudiants, on a là un exemple frappant de la manière dont 1,5% des étudiants peuvent se déclarer majoritaires et non seulement "voter" la grève, mais empêcher l'université de fonctionner. Sur l'ensemble de l'université (22000 étudiants), les grévistes ne représentent même plus que 0,45% des inscrits. Dérisoire ! (L'université de Tours a d'ailleurs condamné aujourd'hui le blocage dans une note sur son site)
Je passe sur le fait que les meneurs ont la plupart du temps largement dépassé l'âge de l'étudiant moyen, ce sont des syndicalistes en voie de professionnalisation qui chaque année tentent de créer une grève par principe (car le pouvoir, dès lors qu'il n'est pas exercé par eux, est par principe contestable et toujours présumé coupable), le motif étant en quelque sorte secondaire.
Valérie Pécresse a annoncé qu'elle allait recevoir les organisations étudiantes. Devant tout changement important, il est normal que des craintes s'expriment. Mais je doute un peu que la majorité des grévistes ait envie de vraiment discuter sur des points précis, ils refusent en bloc la loi d'autonomie sur les universités, et crient simplement au manque de moyens (alors que pourtant l'Etat vient d'augmenter sa dotation aux universités de 5 milliards d'euros). Le plus amusant est qu'ils ne semblent pas avoir de véritable projet autre que celui du statu quo, dont à dire vrai plus personne ne veut.
J'espère que pour une fois, le mouvement ne durera pas et que ces syndicats étudiants sauront privilégier le dialogue, sans prendre en otage les étudiants qu'ils sont censés défendre, sans empêcher l'accès à la culture ni nuire à la préparation des examens, qui ont lieu très tôt cette année (dès décembre pour le premier semestre). Ils ne voient pas que tout refuser en bloc, c'est par avance se condamner à l'échec et se mettre dans l'impossibilité de faire avancer les choses sur des points précis, dans l'intérêt des étudiants ou de l'université.
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Ajout (le 7/11/2007) : je mets un lien vers cet article que je viens de trouver dans le Figaro, et qui est beaucoup plus objectif que tout ce que j'ai pu lire ou entendre hier dans les médias : "une minorité d'étudiants alimente la grogne des facs"
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