Cet été 2010 fut riche en actualité politique : affaires en tout genre, propos et actes surprenants de la part du gouvernement dans la gestion des Roms et autres gens du voyage, petites phrases des uns, communiqués de presse des autres… Bref, une cacophonie estivale telle qu’on finit par se demander si elle n’est pas savamment orchestrée. Dans un communiqué de presse repris par des quotidiens nationaux, j’entrevois l’information suivante : des cadres du Mouvement Démocrate et des militants ont claqué la porte de ce parti pour rejoindre Europe Ecologie. Soit. Ce n’est pas moi qui condamnerai un choix s’il est volontaire et réfléchi. De plus, lorsque l’on n’est pas bien quelque part, il est en effet préférable, voir souhaitable, de partir. Avec un peu d’élégance c’est mieux. Ce qui me surprend est la façon dont ces personnes, attirées par une orientation politique plus « écologiste », ce que je respecte sincèrement, agissent : hurler leurs décisions par la voie des médias et jeter aux orties ce qu’ils avaient adoré la veille. On sent une volonté de nuire, pourquoi ? Attitude similaire d’une députée européenne, ancienne vice-présidente du MoDem, qui a agi de façon identique il y a quelques semaines. Serait-ce du au fait que certains de ces militants étaient des proches de cette élue ? Lorsque je lis que rejoindre un parti indépendant, c’est avoir plus de liberté, cela me fait doucement sourire car il n’est de secret pour personne que le leader et tribun écologiste négocie – déjà – avec le Parti Socialiste pour obtenir des circonscriptions gagnables en 2012. L’herbe n’est pas forcement plus verte ailleurs.
Un peu à l’image des élus du Nouveau Centre qui sont aujourd’hui des satellites de l’UMP qui votent les textes du gouvernement à l’Assemblée nationale et brandissent la possibilité de présenter un candidat issu de leur rang à l’élection présidentielle de 2012...
Question du jour, en quoi le Mouvement Démocrate incarné par son leader François Bayou a changé ses idées humanistes et progressistes ? Faut-il rappeler que la Politique, ce sont des idées INCARNÉES, qu’intégrer un parti politique, ce n’est pas entrer dans une association rose bonbon, c’est militer pour des idées et des individus, nos actions et nos paroles ont des incidences sur l’opinion de nos concitoyens et peuvent avoir des conséquences sur leur vote et la politique menée localement ou nationalement. Je reconnais volontiers que le Mouvement Démocrate a commis des erreurs de stratégie de communication ; des sujets majeurs comme l’Europe ont été peu abordés pendant la campagne des européennes l’année dernière. Les électeurs nous ont sanctionnés pour cela. Les récents scores aux élections ont été mauvais et décevants. En qualité de directrice de campagne départementale d’Alain Dolium, candidat du MoDem pour l’Ile-de-France, aurais-je dû tirer sur l’ambulance ? A mon sens, ce n’est ni constructif, ni correct. La déception rend aigri. J’ai donc pris l’option de faire le bilan, remercier les militants et surtout faire autre chose pendant plusieurs mois !
Toutefois, je reste surprise par la cote de sympathie (que se soit dans les sondages ou tout simplement en discutant avec des amis ou voisins) qui demeure lorsque j’évoque le leader centriste. Il est certain qu’un décalage existe entre la « marque » MoDem (diminutif dont je ne suis pas une inconditionnelle) et François Bayrou. Certains diront que le MoDem a été créé pour faire une écurie présidentielle. Et alors. Où est le mal ? Quel homme ou femme politique qui s’engage pleinement et en conscience ne souhaite pas avoir des « troupes » pour constituer une « armée » et défendre des idées, un projet, une vision pour la France ? Lorsque je regarde le paysage politique, il n’y a pas beaucoup de personnes capables d’incarner des idées porteuses de sens, de tenir un discours de vérité, de rester cohérent dans ses propos ET actions, d’essayer de rassembler les Français au lieu de les diviser, de mettre l’être au dessus de l’avoir
Dans mes lectures d’été, je tire une citation du dernier ouvrage d’André Comte-Sponville : « La foi est une croyance ; la fidélité, au sens où je prends le mot, est plutôt un attachement, un engagement, une reconnaissance. La fidélité porte sur des valeurs, une histoire, une communauté (…) Quand on n’a plus la foi, il reste la fidélité. Quand on n’a plus ni l’une, ni l’autre, il ne reste que le néant ou le pire ». Je ne veux ni le néant, ni le pire pour mon pays. C’est pourquoi, je reste (malgré tout) fidèle à François Bayrou.