Le fantôme du port

La Rochelle et les universités d’été du Parti Socialiste sont toujours un moment fort, précédant la rentrée politique nationale. Il est difficile cette année de parler de « rentrée », en effet la saison estivale a été riche en escarmouches et  débats entretenus par Hortefeux et ses Roms, après les contestations d’héritage sur mélopée Woerth-Bettencourt et juste avant les arrangements Chirac-Delanoë.
Mise à part la polémique justifiée sur le retrait de la nationalité prônée à Grenoble, on peut dire quand même que tout ça ressemble à du « pipi de chat » (sans jeu de mots) C’est la raison pur laquelle Le Chat se grattait les coussinets pour essayer de trouver un sujet quotidien digne de ce nom.
Avec La Rochelle et avant les journées syndicales de forme, on commence à entrevoir les difficultés réelles du PS pour s’imposer demain. Si cette volonté est réelle ? La question n’est pas anodine et stupide; elle touche l’un des dilemmes de la formation d’alternance. S’imposer au sommet de l’Etat et engranger les aléas de l’exécutif pour perdre ensuite les bastions départementaux et régionaux ? (c’est presque “mathématique”)… Cruel dilemme en effet.
Il n’empêche que tout a été fabriqué dans le vieux port fortifié, pour laisser entendre que la réponse est évidente et qu’ils sont unis dans ce seul but : assurer l’alternance sans coup férir en 2012 !

Même si Martine Aubry lance que l’heure du choix n’a pas sonnée et refuse obstinément de modifier le calendrier prévu des  primaires comme le lui suggère son prédécesseur François Hollande, la farce de l’unité affichée a été remarquablement jouée.

Bien sûr Ségolène s’empare d’un 20h au même moment que Martine sur une autre chaîne, bien sûr Moscovici tient “Oratoire” à part avec les troupes de DSK, bien sûr Valls déclare qu’il possède l’étoffe d’un président de la République, (la qualité des tissus est en baisse; on le savait), bien sûr La Rochelle se déroule en l’absence d’un fantôme retenu au FMI, mais l’honneur est sauf et un périodique peut titrer, « La Rochelle, le PS uni et les journalistes déprimés  »
L’ami Fraise traduit assez bien, dans une petite note d’ambiance , cette évolution par rapport à l’année dernière à la même date .
Evoquons donc ce « fantôme  » tellement présent : ira, ira pas ?

Certes les sondages sont flatteurs, les promesses de succès face à Sarkozy claironnées, tout rappelle un certain Delors et un espoir fou se terminant dans une émission d’Anne Sinclair par un forfait. Je suis prêt à parier qu’il en sera de même pour Dominique Strauss Khan et pour quelques raisons simples.

En premier lieu, il faudrait une motivation extraordinaire pour abandonner un poste aussi important que celui qu’il occupe à la face du Monde dans le seul but de briguer le faubourg St Honoré, ses pâles dorures et ses emmerdes de sous-préfecture mondiale.

En second lieu, comment imaginer DSK venir se plier aux règles folles d’un PS et de ses primaires de préaux ? Il a donné, pas tellement apprécié et Bayrou lui coupe par avance les jarrets à gauche en évoquant des “passerelles” ! Comment imaginer également que ce même PS puisse faire exception pour un « prodige » ? En dépit de l’unité affichée, Ségolène veillera à l’absence de « combines » de ce type, lesquelles signeraient sa propre candidature. Elle aurait beau jeu de dénoncer des principes édictés mais bafoués et de prendre le peuple à témoin. DSK absent de la primaire, Moscovici a prévenu, il sera candidat à cette phase éliminatoire : Il faisait beau à La Rochelle ; ils sont heureux … qu’ils en profitent.

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Discours Martine Aubry - La Rochelle 2010