Magazine Politique

Fadela Amara passe, une classe trépasse

Publié le 30 août 2010 par Letombe

 
--cole-en-danger.jpg Vendredi, Fadela Amara est venue au lycée Jacques Brel de la Courneuve, en Seine Saint-Denis, célébrer les dispositifs de lutte contre le  décrochage scolaire. Problème: la veille on apprenait que faute de moyens, le collège Ambition réussite Jean Vilar de la ville devrait fermer sa "classe-passerelle" destinée aux élèves en grandes difficultés. Trouvez l'erreur...

Jeudi, le conseiller général de la Courneuve, également conseiller municipal de la ville, le socialiste Stéphane Troussel, a tiré la sonnette d'alarme. Dans un communiqué titré "l'inacceptable disparition de la classe-passerelle au collège Jean Vilar", il écrit: "au moment où Fadela Amara (la secrétaire d'Etat à la politique de la ville) vient dans notre ville vanter son action, mieux vaudrait que le gouvernement ne sacrifie pas la réussite des jeunes en arrêtant ce dispositif. Je demande qu'il soit remis en place".

Cette classe-passerelle fonctionnait depuis deux ans. Avec un effectif réduit et une pédagogie adaptée, elle prenait en charge les élèves arrivant en sixième avec de très grosses lacunes - le fameux noyau dur de 15% d'élèves sortant de CM2 sans avoir acquis les bases du français et du calcul. L'idée est de les remettre à niveau pour leur permettre de suivre au collège et d'éviter, à terme, un décrochage. Mais pour cela, il faut des moyens. Or cette année où l'on supprime encore 16 000 postes, l'établissement ne les a pas reçus.

Jean Vilar, qui scolarise notamment les enfants du quartier des 4000 sud, est classé Ambition réussite - les deux autres collèges de la Courneuve sont  "seulement" en Education prioritaire. Or le gouvernement assure qu'il réserve des moyens supplémentaires aux établissements les plus difficiles. Alors qu'avant, selon lui, on dépensait à tout-va, il se vante de cibler ses efforts selon son mot d'ordre: "donner plus à ceux qui ont moins". Nicolas Sarkozy a en outre fait de la lutte contre le décrochage une priorité. Et le volet Education du plan banlieue - la Dynamique Espoir Banlieue - de Fadela Amara est censé en être le pilier.

"C'est insupportable et décourageant, explique Stéphane Troussel. On met en place des dispositifs innovants, les gens s'investissent, cela donne des résultats, et tout est remis en question. On se retrouve à se battre pour trois francs six sous car ce n'est pas cela qui va mettre en péril le budget de l'Education nationale. Tous les spécialistes le disent: l'enjeu n'est pas d'avoir des classes à 24 plutôt qu'à 25, mais bien de pouvoir avoir des petits groupes de 10-15 élèves pour traiter la grosse difficulté scolaire".

Stéphane Troussel, qui est aussi vice-président du Conseil général de Seine Saint-Denis, se dit  '"inquiet" pour l'année scolaire: "comme l'an dernier, le ministère va mettre le paquet et mobiliser tous les moyens pour la rentrée, car c'est un moment que l'on regarde. Puis au fil de l'année, les problèmes vont s'accumuler. Ici, nous avons fini l'an dernier avec des écoles occupées", les parents protestant notamment contre le manque de remplaçants.

http://classes.blogs.liberation.fr/soule/


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Letombe 131283 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines