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La magie de Noël

Publié le 24 décembre 2007 par Chondre

Après que notre président ait exalté les racines chrétiennes de la France en déclarant avec une demi-heure de retard à Rome devant sa sainteté le pape Benoit XVI que, dans ce monde obsédé par le confort matériel, la France avait besoin de catholiques convaincus qui ne craignent pas d’affirmer ce qu’ils sont et ce en quoi ils croient, et martelé que la laïcité n’avait pas le pouvoir de couper la France de ses racines chrétiennes, il me semblait indispensable de revenir sur l’événement majeur de ces deux derniers millénaires et fondateur de notre société, la naissance de Jésus. Tout commença il y a bien longtemps dans une contrée lointaine située sur les bords orientaux de la mer méditerranée. Abraham (ou Ibrahim dans le monde musulman) descend de Sem, un des trois fils de Noé. Il est notamment le père d’Ismaël et d’Isaac. Abraham est également l’oncle de Loth (Sodome et Gomorrhe).

Avant de se faire sacrifier, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères. Juda engendra de Thamar Pérets et Zara. Pérets engendra Esrom. Esrom engendra Aram. Aram engendra Aminadab. Aminadab engendra Naason. Naason engendra Salmon. Salmon engendra Boaz de Rahab. Bohaz engendra Obed de Ruth. Obed engendra Isaï. Isaï engendra David. Le roi David engendra Salomon de la femme d’Urie. Salomon engendra Roboam. Roboam engendra Abia. Abia engendra Asa. Asa engendra Josaphat. Josaphat engendra Joram, Joram engendra Ozias. Ozias engendra Joatham. Johatham engendra Achaz. Achaz engendra Ezéchias. Ezéchias engendra Manassé.

Manassé engendra Amon. Amon engendra Josias. Josias engendra Jéconias et ses frères, au temps de la déportation à Babylone. Après la déportation à Babylone, Jéconias engendra Salathiel. Salathiel engendra Zorobabel. Zorobabel engendra Abiud. Abiud engendra Eliakim. Eliakim engendra Azor. Azor engendra Sadok. Sadok engendra Achim. Achim engendra Eliud. Eliud engendra Eléazar. Eléazar engendra Matthan. Matthan engendra Jacob. Et tadaaah, Jacob engendra Joseph, le personnage qui prie dans la crèche face à un berceau vide face à un âne et un bœuf jusqu’à minuit tous les 24 décembre et accessoirement l’époux de Marie, de laquelle est né le petit Jésus.

Il y a donc en tout quatorze générations depuis Abraham jusqu’à David, quatorze génération depuis David jusqu’à la déportation et enfin quatorze générations depuis la déportation à Babylone jusqu’au petit jésus. Le choix est donc large pour les futurs parents qui souhaitent donner un nom hébraïque à leur enfant. Attention toutefois car Zorobabel, Aminadab et Roboam sont des prénoms vraiment très difficiles à porter. Mais revenons à nos moutons, le pourquoi du comment de la magie de Noel.

D’après la version catholique officielle, Marie, ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte par la vertu du Saint esprit avant qu’ils aient habité le deux pièces avec vue imprenable sur la colline de Bethleem que le couple faisait construire. Joseph avait pris du retard dans les travaux d’aménagement et les deux tourtereaux étaient contraints de louer une chambre au Campanile en périphérie. Même si Joseph était un homme bon, il n’était pas con et avait du mal à avaler le coup du Saint-Esprit. Il ne souhaitait toutefois pas diffamer Marie et se proposa de rompre secrètement avec elle. Au moment d’aborder le sujet délicat avec sa dulcinée, un ange du seigneur lui apparut en songe (un peu comme Zidane avant la coupe du monde) et lui confirma que Marie était bien enceinte du Saint-Esprit et lui conseilla de l’appeler Jésus. Joseph renonça donc à plaquer Marie, qui accoucha, d’après le livre, à Bethleem en Judée* une nuit d’hiver étoilée.

Entre temps, trois mages d’Orient arrivèrent à Jérusalem pour un congrès. Entre deux fallafels, ils aperçurent une étoile plus brillante que les autres. C’était le signe qu’ils attendaient, le signe indiquant que le roi des Juifs venait de naitre. L’époque était trouble. Le roi Hérode ayant appris la nouvelle assembla tous les principaux sacrificateurs et les scribes du peuple et s’informa auprès d’eux du lieu ou le Christ devait naitre. Il ne souhaitait surtout pas laisser sa place. Il connaissait la prophétie indiquant qu’un puissant chef devait sortir de Bethleem, terre de Juda. Hérode fit appeler en secret les mages et les envoya à Bethléem en leur demandant de trouver l’enfant afin qu’il puisse lui aussi l’adorer le zigouiller. Les trois mages quittèrent le roi intrigués. L’étoile scintillante, qu’ils avaient vue en orient, allait devant eux jusqu’au moment où, arrivée au-dessus du lieu où était le petit enfant, elle s’arrêta. Quand ils aperçurent l’étoile, ils furent saisis d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant dans les bras de sa mère, se prosternèrent et l’adorèrent. Ils ouvrirent ensuite leurs trésors, et lui offrirent en présent de l’or, de l’encens, de la myrrhe, des marrons glacés, du foie gras, et le dernier DVD de Jean-Marie Bigard. Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner vers Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

Depuis ce temps béni, nous fêtons donc tous les 25 décembre la naissance de Jésus, affrontons des hordes de consommateurs hystériques à la recherche du cadeau idéal et original ayant perdu toute signification, flinguons des milliers d’hectares de conifères, croisons des pères Noel crasseux à tous les coins de rue, entendons du Tino Rossi, nous caillons pendant la messe de minuit et nous préparons tous les ans à un marathon alimentaire hasardeux responsable d’une envolée du taux de triglycérides sanguin et autre mauvais cholestérol. Sans compter sur l’inévitable galette des rois, les cartes de vœux et l’augmentation des tarifs du gaz et de l’électricité. Oui, c’est aussi ça la magie de Noël.

*D’après une étude récente, Jésus ne serait pas né à Bethléem en Judée, mais à Bethléem en Galilée, près de Nazareth


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