Le géant pharmaceutique GlaxoSmithKline est sur la sellette en Irlande pour cause de soupçon d’avoir utilisé des enfants en “state care” (équivalent de la DDASS) pour des tests de vaccins.
Le Belfast Telegraph revient sur une affaire datant de 2004 qui n’a encore débouché sur aucune enquête par le Ministère de la Santé Irlandais malgré de fortes pressions. Le ministère a admis le 26 août 2010 qu’il était en discussion avec la Commission Irlandaise d’enquête sur les abus aux enfants. Les documents initialement remis par GSK au ministère ne mentionnant que “autres tests de vaccinations” on ne sait toujours pas quels vaccins, sur qui, et dans quelle mesure. 211 enfants et bébés seraient concernés.
Les victimes, les associations d’adoption et les partis politiques d’opposition appellent à une investigation complète. GSK pour sa part se refuse à tout commentaire sur la nature de ces tests, alimentant ainsi les soupçons à son égard. Ce d’autant que cette société à déjà un passif en la matière, étant reconnu qu’elle a utilisé des enfants sous la garde de l’Etat pour conduire des tests de vaccinations dans les années 60 et 70.
La Commission est actuellement interdite d’investigation sur cette affaire suite à une décision de justice en faveur de deux plaintes introduites par des médecins impliqués dans ces tests… Le département vaccination de cette Commission fut d’ailleurs fermé en 2006 suite à cette décision.
Toujours dans le domaine de la pharma, une récente étude américaine menée par le Dr Donald Light, sociologue et professeur en politiques de santé comparées à l’Université de médecine et de dentisterie du New Jersey, 85% des nouveaux médicaments sont inefficaces. Selon l’article parut à ce sujet sur le site Les mots ont un sens le 19 août 2010, les trois raisons principales à cette course à la camelote moléculaire sont:
- les essais cliniques sur les nouveaux médicaments sont à la charge des firmes pharmaceutiques elles-mêmes;
- des “pare-feux” juridiques permettent de cacher l’information sur l’efficacité ou les effets néfastes;
- le niveau d’efficacité attendu pour qu’un médicament soit approuvé est relativement bas.
Toujours selon cet article (à lire absolument), la force des firmes pharmaceutiques est de recruter des praticiens ayant pignon sur rue pour diffuser la bonne nouvelle (la sortie d’un nouveau médoc). De plus, selon cet autre article, seules 6% des études de l’industrie pharmaceutique sont publiées. L’industrie ne publie que les études qui lui sont favorables, et donc le public n’a pas accès à la grande majorité des études relatives aux médicaments qu’il consomme. En effet, la loi prévoit qu’un nouveau médicament peut être mis sur le marché à partir du moment ou le fabricant produit deux études favorables – peu importe le nombre d’études défavorables…
Il suffit de visionner cette interview d’une députée française face au lobbying pharmaceutique pour se rendre compte de l’iniquité du système:
Enfin pour compléter ce petit tour du paradis de la santé en pilules, souvenons-nous de la découverte du “Madoff de la recherche médicale” en mars 2009: l’algologue Scott S. Reuben, ponte de la recherche médicale financé par les laboratoires privés et notamment Pfizer, est convaincu de fraude massive: les résultats de la plupart de ses études sont complètement inventés. Parmi les médicaments “validés” par Reuben: Bextra etVioxx (tous deux depuis retirés du marché), Celebrex et l’anti-dépresseur Effexor
Source: Pharmacritique
Que retirer de tout ceci? D’abord que l’ensemble du processus de validation avant mise sur le marché des produits pharmaceutique est totalement opaque. De nombreux produits circulent grâce au lobbying (mot poli pour corruption) sans aucune valeur en termes médicaux – mais bien sur très rentables. Un certain nombre (lesquels?) sont carrément dangereux car les études sont bidon ou inexistantes, au mieux non représentatives et donc on ignore a priori les effets réels de ces produits – on les découvre après, par exemple l’affaire du Vioxx.
Il est urgent d’arrêter d’accorder la moindre confiance à cette industrie et ne prendre que ce qui est strictement nécessaire et validé par l’expérience. Sinon le prix à payer en termes de (mauvaise) santé des peuples dans les années à venir sera encore plus élevé qu’il n’est déjà aujourd’hui – ce qui est bien sur le but de l’opération: créer aujourd’hui les malades de demain.
Billet en accès libre sur www.rhubarbe.net