De longue date, les banlieues ont été un problème pour les gouvernements successifs. De droite comme de gauche. La situation actuelle est peut être perçue comme plus explosive, mais c'est une conséquence de la surmédiatisation de notre société, associée à l'impossibilité à trouver une solution définitive.
Or, s'il n'existe pas de solution "définitive", c'est dû à la multiplicité des difficultées rencontrées :
- Ces espaces n'ont que rarement été considérés comme des territoires (approche globale de la société) : espaces dortoirs, lieux de ségrégation ... ;
- Une résorbtion complète des difficultés demande des interventions sur des thématiques très variées, dépendant d'intervenants divers, mais qui doivent être coordonnées dans l'espace et dans le temps ;
- Ces espaces, comme tout autre espace, est vivant. Il évolue au cours du temps, à la fois du fait des actions menées, mais aussi sous l'influence de phénomènes endogènes et exogènes. Or la gouvernance des politiques a toujours des difficultés à s'adapter "en temps réel" ;
- Les interventions sont très généralement de l'ordre de l'investissement, car les délais de mise en oeuvre et les volumes financiers engagés peuvent être évalués et limités dès de lancement de l'action. Or les principales difficultés de ces espaces sont de l'ordre du fonctionnement, pour ne pas évoquer les enjeux psycho-sociologiques ;
- Certaines caractéristiques de ces espaces ne sont pas "politiquement correctes". L'impossibilité de les évoquer génère autant de difficulté dans leur traitement (par circonvolutions), voir leur non traitement.
Ces points ne représentent qu'une petite part des problèmes sous-jacents que peuvent rencontrer les acteurs intervenants dans le domaine de la "politique de la ville".