« J’avoue/J’en ai/Bavé/Pas vous/Mon amour »
Va savoir pourquoi, j’ai c’te strophe du Gainsbourg dans le cassis. Putain de mois d’août ! C’qu’on en a bavé ! Sans amour … Ah c’que ça a cogné, désigné, expulsé, tant et tant que, me semble-t-il « De l’été c’est la fin/Les fleurs ont perdu leurs parfums » et la France son a-Rom ..
J’avoue, j’ai pas eu le cœur à … Souvent, je fis banquette, regardant pendant des heures entières, hébété, le vent caresser ou fouetter les feuillages, ceusses qui peuplent cette fenêtre, au premier, ma tanière. J’aurais bien fait la grève, de quoi, je ne sais pas, de tout ; m’extraire tant le dégoût me submergeait … Sale temps ! Et peu nous chaut, visiblement, qu’à des années d’ici, ils se traînent et meurent, au Pakistan. T’es pas bien né, faut croire, le pakistanais, t’aurais dû te faire haïtien en loucedé ou touriste friqué, indonésien, là, tu l’aurais eu ton pognon, ta médecine, de quoi survivre jusqu’au prochain carnage maritime.
Eté moisi jusqu’au trognon, chasse aux Roms, à l’étranger, déchu de sa nationalité, taïaut, taïaut, ça y fait la Une des journaux, sans plus que ça révulser le populo ; quant aux jeunots, balle-peau ! Jeunesse de merde, va ! Qu’est-ce que tu fous, où t’es ? Ah bordel à chien, je connus d’autres temps où ladite jeunesse t’aurait investi la rue en moins de deux et pour moins que ça ! Mais je l’ai dit et le redis : nous ne sommes plus rien, pas même des français … Que faire avec ce merdier ? En rire devient presque déplorable. Et pourtant … Le rire, vois-tu, cette cicatrice, rend la vie plus supportable. Ça vous y met une grimace, triste, sur votre discours haineux, sécuritaire, celui avec lequel vous faites front (national) et promettez, demain, de nouveaux boucs-émissaires.
Or donc, les voici, les grimaces, celles d’août. Les bavantes. Que des tâches sur notre drapeau. Et quelques babioles ..


