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Un samedi de PaCS

Publié le 01 septembre 2010 par Bix

Je laisse le lieu, les dates et les personnes dans le flou. Vous comprendrez aisément pourquoi.

"Ce week-end, je vais à un mariage... euh, enfin, à un pacs mais bon, tu vois c'est deux filles, alors c'est comme un mariage." Je n'avais pas de façon plus précise ni fidèle de décrire ce à quoi j'allais assister et les pensées des deux amies qui se "mariaient".

Au départ, bien qu'heureux pour elles, j'étais surtout curieux de voir comment allait s'inventer la cérémonie qu'elles avaient programmée. Je n'avais pas saisi à quel point leur union, bien que signée officiellement au Tribunal de Grande instance depuis plusieurs mois (5 mn un midi de semaine, pendant une pause déj') ne valait rien tant que les 2 familles et les personnes chères n'avaient pas assisté à une cérémonie.

Cette cérémonie, justement, était très émouvante. Pas de trop grand discours mais un animateur fier de son rôle de maire sans écharpe, qui a su évoquer la situation des 2 mariées sans rien omettre, sans rien cacher des difficultés passées et à venir (d'abord l'outing, ensuite la fondation d'une famille). Je crois que parmi la bonne cinquantaine de présents (peut-être même 80, je ne sais plus), tout le monde a versé une larme à un moment ou un autre. Oui oui, même votre serviteur.

La suite fut plus classique : cocktail puis dîner (fort bon cela dit). La soirée fut toutefois l'occasion de marquer encore un peu plus l'acceptation par les 2 familles du choix de vie de leurs filles. Émouvant, encore une fois.

Je n'ai pas assisté à beaucoup de mariages. Ça doit s'expliquer par une petite famille et un milieu social et amical pas forcément hyper enclin au mariage précoce (Paris, quoi). Je peux quand même dire que la cérémonie inventée de toutes pièces, avec échange de bagues, était la plus émouvante à laquelle il m'ait été donné d'assister. La plus sincère aussi.

Entendons-nous bien : je ne prétends pas que les mariages "classiques" auxquels j'ai assisté n'étaient pas sincères. Mais l'amour était entouré de prescriptions sociales et de codes archi connus par les invités. Ce couple de filles, déjà "marginalisé" par sa sexualité, aurait très bien pu vivre sans officialiser aucunement sa relation. Ou signer vite fait un pacs au TGI et on n'en parlait plus. Personne ne leur en aurait fait le reproche. Alors que tout couple hétéro entend de temps en temps les questions à propos du mariage et des gamins.

Alors pourquoi parlé-je de sincérité ? Simplement parce que la seule raison à ce mariage recréé était l'amour, l'amour nu et brut entre 2 êtres qui ne se satisfont pas du faiblard pacs et voulaient les témoins de leur choix. Si vous me lisez régulièrement, ou simplement si vous me connaissez, vous savez que je ne suis pas gnangnan... hé bien pourtant j'en ai eu des frissons.

Les filles, si vous me lisez, sachez donc que ma participation régulière à la Gay Pride parisienne ne se fait pas uniquement dans le cadre de mon engagement chez les Verts ;-) mais reflète une réelle conviction quant à la poursuite de l'égalité réelle entre tous les couples. J'en profite pour renouveler tous mes vœux.


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