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« Le bruit des glaçons » de Bertrand Blier fait grincer des dents

Publié le 01 septembre 2010 par Carole Chatelain

le-bruit-des-glacons-1.jpgSalutaire et iconoclaste "Le bruit des Glaçons" de Bertrand Blier ? Caricatural et sans finesse plutôt ! Ainsi donc, le cancer serait cet intrus – interprété par Albert Dupontel – qui fait brusquement irruption dans une vie, prend ses aises, dort dans le même lit et mange à la même table que le malade, sans plus jamais le quitter d’une semelle. L’image est juste, jusqu’à ce pincement, en guise de poignée de main, par lequel il annonce sa présence bientôt obsédante. Mais là s’arrête l’intérêt de la vision de Bertrand Blier dans ce film « Le bruit des glaçons » dont on se demande bien pourquoi il a reçu le soutien de la Ligue nationale contre le cancer. Loin de frapper au hasard, le cancer de Blier choisit en effet ses victimes avec grand soin. En l’occurrence un écrivain alcoolique et désespéré –interprété par Jean Dujardin – pour qui la vie n’a plus aucun sens. Et une « boniche » en mal d’amour, traînant depuis trop d’années sa solitude feutrée – Anne Alvaro. A suivre cette piste, on craint d’apercevoir le précipice : Le cancer serait donc cette maladie « méritée », chacun récoltant les angoisses, stress et autres désespoirs qu’il aurait semés ?! On connaît les ravages que provoque cette approche… Non – comme devrait le rappeler la Ligue – le cancer frappe au hasard, à tout âge, à tout moment, pour des causes multi-factorielles et non pour sanctionner un parcours de vie.
Passons sur l’incarnation du cancer en ce personnage hideux, sardonique et sadique, vomissant une bile verte ou riant aux éclats aux premières douleurs : il y aurait beaucoup à dire sur cette caricature sans intérêt. Mais que penser de « l’importance de l’accompagnement de l’entourage auprès du patient », de « l’engagement bénévole et militant » et du changement de « l’image sociale portée sur les personnes atteintes d’un cancer » que la Ligue croit avoir vu dans ce film ? Rien, dans ce huis clos étouffant, ne répond à ces attentes. Pire : la fin, en forme de grosse farce, est une pirouette bien lâche face à la mort.
Le cancer a maintes fois été abordé au cinéma. On pense notamment à « Sauve toi Lola » de Michel Drach ou « Vivre », chef d’œuvre de Kurosawa. Jamais avec aussi peu de sensibilité.


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