WTF – le monde impitoyable de la pub

Pfffiiioouuuuu… que dire ? Le monde de la publicité est parfois, lui aussi, impénétrable. Voici ici un exemple flagrant de tentative, plus ou moins réussie, d’incursion dans le monde de l’édition. Trônant fièrement en haut de page (entre une naïade de l’Aquatonic et une belle vue 3D du prochain parc-d’appartements-plus-beaux-en-3D-qu’en-vrai), Diffusion Confort installe une ambiance joyeuse et quasi mystique dans un magazine édité par Rennes Métropole. Alors. Bon. Loin de moi l’idée de dire du mal de la personne (sans doute aveugle ou mal-voyante) qui a pondu cette pub. Loin de moi l’idée d’imaginer le sombre avenir de ce chérubin qui précède l’arrivée de la nouvelle saison de DEXTER. Loin de moi les rires et les spasmes d’incompréhension que pourraient provoquer ce genre de visuel chez un professionnel de l’image.
Alors, pourquoi la partager avec vous ? Je comprend qu’on puisse sortir une pub pareille. Voilà par exemple une situation qui aurait pu provoquer l’accident :
Un espace pub se libère 2 jours avant le bouclage. Le tarif de publication baisse conséquemment de façon incroyable. Le prospect aimerait sauter sur l’occasion, il est un des rares privilégiés à avoir eu vent de l’aubaine, mais il n’a rien sous la main. Aucune créa disponible. Devrait-il laisser passer le train de la chance ? Que nenni ! Il se saisi de la première photo libre de droit qu’il trouve, celle de son rejeton couvert de confiture. Au moins, pas de problème à ce niveau là. Puis un rapide tour sur le site du fournisseur de poêle pour télécharger un produit. Il met les deux côte à côte. Et ainsi de suite jusqu’au résultat final. Qui est ce qu’il est.

Jetons un œil aux différents éléments :

1. - un bébé qui a l’air de s’être empiffré du bras de son frère.
2. - une bulle en bas qui précise que ses parents ne peuvent pas le surveiller parce qu’ils mijotent devant le poêle à bois.
3. - un poêle je l’espère représentatif de l’ensemble de sa gamme, mais j’en doute.
4. - un picto trop petit pour être repéré.

Notons à présent le nombre de points qui pourraient passer pour des fautes de goût d’un point de vue strictement visuel :

1. - les associations de couleurs (bleu + rouge + violet + feu…),
2. - la police curly de Diffusion Confort,
3. - les majuscules à toutes les sauces (Belle, Collection, Poêles, mais alors pas bois en revanche),
4. - l’incohérence totale des styles (contours, cadres, dégradés, applats…),
5. - le nombre de typos utilisées,
6. - l’organisation de la hiérarchie des informations,
7. - les espaces blanc un peu partout, mal équilibrés,
8. - etc.

Bon. Maintenant que la chose est dite, voilà où je m’interroge : C’est peut-être la troisième publication de cette pub dans le magazine. WTF ! ils n’ont pas d’amis chez Diffusion Confort ? personne ne leur a dit « arrêtez ! faîtes quelque chose ! ». Il n’y a que moi que ça choque ?

Quelle conclusion en tirer ? bien malin celui qui saura me le dire. Mais voilà toujours une piste : je parle, je parle, je critique, mais du coup, j’en parle. N’est ce pas là déjà une petite victoire ? Ne dit-on pas « toute communication est bonne » ? (ce qui est, à mon avis, largement exagéré). Mon blog, suivi par quelques dizaines de milliers de personnes, ne va-t-il pas contribuer au succès de cette campagne ?

Et vous ? qu’en pensez-vous ?