Quelque chose d’autre de pourri au sein du football français.

La crise du football français n’est pas finie. Après les épisodes de l’ère domenicienne, d’autres menaces pèsent désormais sur l’équipe de France… Des menaces politiquement incorrectes mais qui ne m’apparaissent pas moins réelles et qui traduisent le désarroi d’un sport encore plus discrédité. Je préviens de suite que le texte ne fait aucune complaisance sur les icônes.

L’OPA de France 98.

La déconfiture sud-africaine a laissé le champ libre à des personnages dont il vaudrait mieux les laisser à leur rôle d’hommes sandwiches, je veux parler évidemment de « France 98″. Et encore une fois, notre grand ami Jean-Pierre Escalettes porte une lourde responsabilité dans ce qui va se produire. Nommer Laurent Blanc sélectionneur avant la Coupe du Monde, c’était forcément la porte ouverte aux appétits de  gens qui n’ont strictement rien fait pour le football français depuis leur retraite sportive.

Que Laurent Blanc, entraineur surcoté en France, soit sélectionneur est une chose. Ses références ne sont pas mauvaises (champion de France, vainqueur de la Machin Cup qui bouffe le calendrier) mais elles sont quand même un petit peu récentes… Mais de là à en voir le sauveur d’une nation footballistique virtuelle est un peu prématuré. Les réponses viendront rapidement. Mais le dit Blanc, s’il a des qualités incontestables, a voulu jouer les grands chefs en piquant sa crise d’autorité face à la FFF. Du genre à la Belmondo : »C’est moi Laurent, je les suspend tous pour un match inutile ». C’est légèrement se moquer du monde… Et ce monsieur, dont on pouvait estimer les qualités morales de footballeur, se permet de se porter en juge alors que la Fédération a, tardivement mais elle est dans les choux, pris enfin des mesures contre quelques vers solitaires de l’expédition des pieds nickelés en Afrique du Sud. En juge, de la décision fédérale qui est quand même assez clémente. Du coup, l’intérêt supérieur du football peut s’asseoir sur quelques considérations morales de la vie en société. Mais le foot est un reflet de la société. On veut punir les autres mais quand ça nous concerne, il ne faut pas…

Et puis voilà l’arrivée des autres. Ceux qui se portent en donneurs de leçons sans besoin de dire mot. Le génial mais radin, voyou, imposteur et dopé Zidane, venu sans doute rappeler par sa seule présence qu’un des sponsors de l’équipe nationale est aussi une société dont il est membre d’un conseil d’administration. Le fumeur Barthez, etc. Tout ce beau monde vient faire la leçon à quelques gamins surcotés du haut d’un piédestal et pour des émoluments qui ne doivent pas être négligeables… Si on veut faire table rase du passé, il faudrait aussi éviter ces rappels à des sportifs en leur disant qu’ils ne gagneront pas une Coupe du Monde (ça m’étonnerait). Ces gens-là n’ont rien à faire à Clairefontaine. Il ne s’investissent pas dans le football (Zidane à Evian c’est l’imposture médiatique) et même pourrissent l’équipe de France. Quid du rôle exact de Zidane avant le match contre le Mexique ? Et ne parlons pas non plus du guignol Boghossian dont on n’a jamais su ce qu’il faisait dans le précédent staff.

Bref, ces types-là se croient détenteurs des sept secrets de la victoire. En athée du sport, j’ai toujours le doute dans mon esprit et je n’adore aucune idole surtout quand on les déifie… La publication du livre d’un médecin qui s’interrogeait sur les performances de certains de ces internationaux a reçu sa volée de bois vert. A juste titre sans doute pour faire de la publicité, à tort parce qu’on refuse de se poser des questions, de ne voir dans le passé qu’un seul aspect : angélique. Les faits ont démontré que le contraire n’était pas tout à fait faux. Pourquoi avoir volé un manuscrit d’un livre qui s’attaquait au mythe Zidane ? Qui ?

Parmi les autres imposteurs, je citerai évidemment Aimé Jacquet. Celui dont l’égo est dimensionné au point d’avoir fait croire qu’on aurait voulu l’assassiner en cas d’échec en 1998. Porte-parole d’une France que j’exècre, malgré une certaine culture, il s’est bombardé Directeur Technique National et porte à ce titre une lourde responsabilité sur le déclin du football français : formation des entraineurs et des éducateurs en inculquant une philosophie du jeu qui a pollué une bonne partie de la Ligue 1, nomination de Raymond Domenech en 2004 selon le principe de l’endogamie technique… Jacquet était un grand entraineur mais je pense un très mauvais DTN. Il n’a pas su non plus maintenir la qualité de la formation.

Et puis il y a d’autres rapaces : Desailly, Lizarazu, donneurs de leçons tout en étant promoteurs de sites de paris sportifs. Il n’y a rien de mal à cela mais qu’apportent-ils au foot ? Leboeuf, qui n’a rien à faire du football français, sauf à encaisser un chèque après des tentatives de mener une autre carrière. Ne parlons pas de ses non-qualités de commentateurs, à concurrencer Xavier Gravelaine et son célèbre « Contre le Ghana, les Allemands ne trouvent pas la solution finale ».

Et Thuram… Sur le fond je ne lui donne pas tort mais quand on défend des idées, on doit avoir aussi le courage de les présenter. Or Thuram était absent au dernier conseil fédéral. Dans l’absence on s’abstient.

Et je pourrai en citer d’autres. Mais tout ce beau monde débarque comme des vautours, se jetant sur l’équipe de France, se l’appropriant même après le retrait définitif des deux derniers mohicans de 1998 : Patrick Vieira et Thierry Henry.

Cela ne m’inspire guère confiance et ce n’est pas Blanc qui me fera revenir devant la télévision voir un match de football. Son discours ambigu sur les sanctions m’a déplu et je crois modérément en ses qualités. Étant données les modalités de qualification pour l’Euro 2012, une absence de l’équipe de France est quasiment improbable (ben oui, l’Euro à 24 c’est pour que tous les grands soient qualifiés, pas que les autres aient plus de places).

Maintenant, on comprend mieux pourquoi les dirigeants ont fait barrage à la candidature Deschamps en 2008. Mais le remède a été pire que le mal : le maintien de la quiche, soutenu par ses joueurs, par l’incompétent DTN, que tout le monde lâche hypocritement pour se dédouaner de ses propres erreurs… Mais franchement, je trouve que le football français s’est privé de techniciens de grand talent. Le F.C. Nantes a abandonné sa philosophie en lâchant Reynald Denoueix. J’ai toujours eu de l’admiration pour ce technicien qui aurait fait un excellent DTN car il a des idées (ambitieuses), ce qui est rare chez les techniciens français.

Ce qu’il faut toujours faire, c’est se poser des questions à la lumière des faits. Nuancer. L’arrivée sans pudeur d’un certain nombre de personnes me déplaît fortement car elles se donnent une crédibilité qu’elles n’ont pas toutes, loin de là, sur le plan technique. Deux hommes de France 98 ont une crédibilité technique : Laurent Blanc et Didier Deschamps, les seuls à mener une carrière d’entraineur. Les autres ont surtout cherché à rentabiliser leur palmarès. Je ne peux pas leur en vouloir, mais je refuse qu’ils fassent une OPA sur une sélection nationale. C’est puant et inquiétant car derrière se cache toujours quelque chose…

Article très politiquement incorrect. Il y a ceux qui préfèrent rêver et je les comprend. Mais moi, je reste sceptique (un vrai) sur tout ce monde. La crise du football français n’est pas terminée. 23 guignols ont détourné l’équipe de France de l’intérêt général mais d’autres cherchent aussi à la privatiser, à la confisquer d’une façon ou d’une autre.

J’aurai bien aimé un boycott massif du match au Stade de France, ce qui aurait clarifié les choses : rejet du comportement des joueurs, non-octroi d’un blanc-seing au sélectionneur.

Mais dans ce monde, il faut savoir ce qu’on veut. Éviter que les écarts dénoncés se reproduisent ou alors blanchir des imbéciles qui se moquent du monde. Pour moi c’est une question de cohérence, de logique. Entre juin et septembre, la situation n’a pas changé. Il n’y a pas de raison de laisser passer maintenant ce qu’on a condamné deux mois plus tôt.

Enfin c’est mon avis…