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Tarantino...Inglorious Basterds...extrait des Inrocks

Publié le 03 mai 2010 par Siskiwicouic

"Un projet lourd qui mûrissait en lui depuis longtemps : Inglourious Basterds.

Encore une mise à l’épreuve de l’univers spécifique de Tarantino (histoire de vengeance, cinéma d’action à la Douze Salopards, confiance totale dans le pouvoir de la fiction ciné...) confronté à l’histoire plus officielle du cinéma (les films sur la Seconde Guerre mondiale, le cinéma français...) et à la période historique la plus chargée et la plus filmée.

Riche en dialogues et situations savoureuses, penchant nettement vers les scènes de conversation plutôt que vers l’action pure, inventant sa propre vision de l’histoire avec un culot monstre, lardé de saillies humoristiques, Inglourious Basterds a partagé la critique à Cannes. On a reproché au film d’être trop léger, trop long, ennuyeux, ou encore de prendre trop de libertés avec l’histoire. Pourtant, si Inglourious Basterds s’éloigne parfois de la lettre historique, il en respecte l’esprit.

Superposant comme à son habitude mille références (Aldrich, Lubitsch, Truffaut, Leone...), Tarantino reste fidèle à son cinéma, à son désir, à lui-même, et parvient à ramener la Seconde Guerre mondiale sur son propre terrain, dans son imaginaire. Au moment où nous écrivons ces lignes, il est paraît-il en train de remonter le film pour le rallonger, y réinsérer des séquences entières.

Signe de la puissance tarantinienne, notre envie de ciné la plus pressante est de découvrir cette nouvelle mouture d’un film qui nous avait déjà comblés. Après dix-sept ans de suractivité, ce ciné-réacteur nucléaire n’a pas fini de nous allumer, de titiller notre imaginaire et de chauffer notre insatiable désir de fictions et d’images.

Homme-cinéma total (cinéaste, spectateur, critique, historien, découvreur, propagandiste...), Quentin Tarantino est l’une des principales dynamos du septième art. Sans lui, le cinéma serait plus triste, plus terne, plus formaté, plus fragmenté, en moins bonne santé. Tarantino a ce pouvoir de catalyseur et de réunificateur des diverses familles du cinéma et de la cinéphilie. Si le cinéma était une église, Tarantino serait à la fois son plus grand pécheur et son meilleur prêcheur. Avec un type comme ça, on est prêt à repartir pour dix-sept ans de croyance.


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