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Toujours j’ai ressenti une perte – Du plus loin qu’il me souvienne (Emily Dickinson)

Par Arbrealettres
Toujours j’ai ressenti une perte – Du plus loin qu’il me souvienne (Emily Dickinson)


Toujours j’ai ressenti une perte -
Du plus loin qu’il me souvienne
J’étais veuve – de quoi je ne savais
Trop jeune pour qu’on se doute

Qu’une Endeuillée rôdait parmi les enfants
J’allais cependant pareille
A qui sur un Empire se lamente
Étant le seul Prince en exil -

Plus vieille, Aujourd’hui, d’un cycle assagie
Et plus effacée, comme est la Sagesse
Doucement je poursuis encor la quête
De mes Insolvables Palais -

Et un Soupçon, comme un Doigt
De temps en temps touche mon Front
Je crois que je cherche aux antipodes
Le Lieu du Céleste Royaume -

***

A loss of something ever felt I —
The first that I could recollect
Bereft I was – of what I knew not
Too young that any should suspect

A Mourner walked among the children
I notwithstanding went about
As one bemoaning a Dominion
Itself the only Prince cast out -

Elder, Today, A session wiser,
And fainter, too, as Wiseness is
I find Myself still softly searching
For my Delinquent Palaces -

And a Suspicion, like a Finger
Touches my Forehead now and then
That I am looking oppositely
For the Site of the Kingdom of Heaven -

(Emily Dickinson)


Illustration: Odilon Redon



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