Cher Armand, je me souviens de ton silence lorsque les tiens auraient souhaités connaître plus précisément de tes actions, de tes douleurs lors de la seconde guerre mondiale. Du fond de tes Pyrénées au camp de Buchenwald tu t’es battu pour que les enfants de cette république restent libres. Ton combat a été celui de nombreux patriotes. Une belle et noble mission qui ta value la reconnaissance de la patrie. Avec de nombreux autres combattants civils et militaires tu as reçu la légion d’honneur ; Elle récompense les mérites éminents rendus à la France.
Aujourd’hui, grâce à quelques belles personnalités historiques (je pense à De Gaulle, F. Mitterrand) il n’y a plus de conflits ouverts, c'est tant mieux. Mais sur cette terre le contingent de médaillés potentiels est toujours aussi élevé. En effet une discrète tâche de couleur sur une veste sombre reste la marque d’un homme (ou d’une femme) de grande qualité. Une manière d’exprimer son rang notamment, hélas, dans le monde trouble des affaires.
Cher Armand, quels pourraient être les points de similarités entre tes actions et celles de Patrice de Maistre ? La vertu ? La dignité ? L’effort ? Rien de tout cela, la reconnaissance de la Patrie fait désormais l’objet d’un négoce. Une marchandisation trouble qui authentifie généralement quelques tractations obscures. Ces derniers jours il s’agit de s’attarder sur le dossier d’un « gestionnaire de fortune » et d’un Ministre de la république. Le premier est un homme habile et introduit chargé d’optimiser les impôts des plus fortunés. A ce seul titre nous pouvons avoir quelques difficultés à comprendre l’empressement du second (Ministre du Budget, en charge des caisses de l’état) à remettre le plus haut symbole de la reconnaissance de la nation à ce qui est sur le fond un habile dissimulateur de fortunes. C’est un peu comme si un juge remettait les palmes du mérite à un voleur !
Afin que ta mémoire ne soit pas entachée par ces manœuvres ubuesques il me vient donc une idée, cher Armand. Pourquoi ne pas créer la distinction de la délinquance politique (et la médaille qui va avec) ; une belle médaille tout aussi élégante dessinée par Starck et qui permettrait à tout les pratiquants de la prévarication authentique et reconnue de se reconnaître au premier regard. Une manière simple et efficace de choisir ses interlocuteurs sans arrière pensée. A porter élégamment naturellement dans les salons de la République.