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Les bébés à la maison

Publié le 03 septembre 2010 par Xavaic
Et puis un jour, on m’a annoncé que les meufettes rentraient à la maison. « Maintenant ?! Elles peuvent rentrer ?! Oh mon Dieu… Mais… Je n’ai pas d‘affaires pour elles avec moi, ni les cosys, et je n’ai pas de biberons à la maison !! Je dois retourner chez moi pour tout préparer !!! »
Oui, ce fut la panique à bord ( avant la joie ) car on m’a annoncé la bonne nouvelle du jour au lendemain… J’aurai du m’en douter m’a t-on dit face à ma mine affolée, « ça fait une journée que vos filles ne sont plus reliées à aucun matériel de surveillance ! » C’était vrai, il n’y avait plus d’écran de contrôle mais j’avais cru comprendre qu’ils avaient été emmenés au service de pédiatrie ou l’on en manquait cruellement. Bien sur, j’aurai aimé qu’on me prévienne ou mieux, qu’on me donne une échéance car finalement, tout au long de leur hospitalisation, nous n’avons jamais su quand est-ce qu’elles pourraient rentrer. Certes, mes fifilles prenaient bien du poids, le développement psychomoteur était normal et l’évolution clinique satisfaisante, mais je n’ai jamais su si on pourrait passer noël en famille ou non. Et pendant leur hospitalisation, on n’a jamais pu me répondre clairement.
Alors, ce 9 décembre, grâce aux nouvelles admissions qui encombraient le service, grâce aussi à ma capitulation concernant mon allaitement, les bébés pouvaient sortir. Bon, j’exagère sûrement, les meufettes avaient 6 semaines et étaient donc à 38 SA, la petite gaufrette pesait presque 2400 g et King Kong avait 2900 g de muscles. C’était, en effet, le moment de sortir*, surtout qu’elles gueulaient de plus en plus fort.
Titino, King Kong, Papa et Môman affolée se préparent donc à quitter l’hôpital ce 9 décembre à 19h30. Il fait nuit, il pleut et fait extrêmement froid dehors puisque les hivers sont rigoureux en Sibérie Alsace du nord. Toutefois, la gentille puéricultrice m’arrête quand je suis sur le point d’enfiler la cinquième épaisseur de vêtement à King Kong ; « je pense que c’est suffisant comme ça …» … « Ah bon ? j’ai peur qu’elle ait froid… » Réflexion faite, c’est vrai qu’elle ressemblait à Bibi phoque ma coquine !
Bon, on est tous les quatre dans la voiture après avoir passé quelques minutes à sangler les cosys à l’arrière ( question d’habitude me direz-vous ! Et pourtant, on s'était entrainé...) ; Je démarre, et là, je pense : Et si la voiture tombait en panne ( ???) ce serait une sacré malchance. C’est bizarre comme on pense toujours à des sottises dans ces moments là, et le pire, c’est qu’on se les transforme en pressentiments. L’angoisse me met en sueur par –7°C !
Nous passons le col de Saverne sans ruade de la Citroën ( brave bête ) et nous commençons alors à nous détendre peu à peu. Sauf que je n’entends pas les bébés, ni cris, ni mouh mouh, rien du tout, alors je commence à m'affoler. Elles dorment me dit mon mari, n’empêche que je suis inquiète car je sais que ces petites cracottes poussent toujours la chansonnette à cette heure-là. Mon mari me dit que la voiture les tranquillise sûrement. Ah oui ? On s’en souviendra…
Nous arrivons à la maison, tous sains et saufs, sans avoir croisé de sanglier ( ma hantise ce soir là ), ni avoir crevé de pneu, ni avoir cassé le joint de culasse, ni que mon mari ait envie de pisser. Ouf ! On rentre tous les quatre dans notre foyer et je suis très émue. Le sapin de Noël est là, avec deux petits anges musiciens accrochés à ses branches. La maison est chaude, la chambre des meufettes est prête depuis longtemps… Ah, quelle émotion de rentrer enfin ! Les meufettes sont aussi émotionnées car elles poussent une sacrée gueulante, digne des plus grands répertoires de Nathalie Dessay ( pardon…) Bienvenu dans le monde des vraies odeurs les filles ! Hé oui, ça sent l’homme qui vit seul dans cette maison depuis 3 semaines !! Finit le monde aseptisé de l’hosto avec leur odeur de savon et de gel stérilisant ! Les meufettes n’apprécient pas du tout et ne cessent de hurler.
Au lieu de leur montrer la maison comme je l’avais imaginé, je les prends avec moi dans le lit et les met ensemble au sein, étrennant mon coussin d’allaitement Red Castle Big Flopsy**. Cela les calme… « Ah mes tendres chéries, vous étiez déboussolée ? Mais maman est là ! » Elles tètent comme jamais elles n’ont tétaient et je garde ce moment comme l’un des plus beau souvenir de ma vie. Quelle joie de se sentir maman nourricière, maman « utile » après toutes ces semaines où je n’ai gardé en mémoire que mon impuissance… C’est un moment merveilleux : Mes deux filles avalent goulûment mon lait et mon mari me fait manger à la fourchette une belle assiette de pâtes au ketchup de sa création. C’est magnifique.
Les petiotes rassasiées se calment et nous les emmenons dans leur chambre car il est maintenant temps de faire dodo. 15 minutes passent et nous les entendons de nouveau rugir. Né l’angoisse : Ont-elles mangées à satiété ? On retourne la question dans tous les sens surtout que nous ne les avons pas pesées avant et après la mise au sein. On les remet donc au sein, je dis « on » car je n’arrivais pas à le faire seule, mais les meufettes ne tètent pas bien cette fois. Bêtement, on se dit : on va leur faire un biberon, elles doivent avoir encore faim.
En faite, cela a duré toute la nuit… Je pense que les meufettes avaient bien mangé, mais qu’elles étaient simplement déboussolées par cette atmosphère inconnue, bien plus vivante et grouillante que l’hôpital et son air aseptisé. Nous n’avons pas dormit cette nuit-là avec les meufettes discordantes que nous avions emmené dans notre grand lit : Quand l’une se calmait enfin après avoir été bercée, l’autre commençait à hurler, et vice versa pendant toute la nuit. Au petit matin, mon mari à la mine de raton laveur est partit travailler et moi je suis restais me faire manger toute crue par mes deux meufettes. Je n’ai pas eu le temps de craquer, j’étais trop occupée.

Les bébés à la maison

Titino, appelée aussi Chucky - 6 semaines

Les bébés à la maison

King Kong - 6 semaines


Notes :
*Avec mon expérience, j’ai déduit que les bébés nés prématurés rentrent en général à 38 SA, avec un poids minimum d'environ 2100 g en hiver.
** Le coussin d'allaitement Red Castle Big Flopsy ; le meilleur selon moi pour allaiter des jumeaux du fait de sa longueur ; son prix, c’est autre chose… ( 80 Euros la bête... mais quelle bête ! )

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