Au creux d'un vallon boisé, coinçée contre la montagne, tournant le dos à la place du village, la basilique romane étonne par sa grandeur et son unité architecturale. Ici avait lieu, vers la fin du VIème siècle, un pélerinage à la Vierge. Mais l'hypothèse d'un culte celtique, bien antérieur, n'est pas du tout exclue...et une fontaine sacrée aurait très bien pu être remplacée, à l'intérieur de l'église, par les fonts baptismaux. L'Eglise de détruit pas, elle christianise.
Ce que nous en voyons aujourd'hui, c'est ce superbe édifice en andésite volcanique de la première moitié du XIIème siècle, chef d'oeuvre de l'art roman auvergnat, avec une partie arrière en forme de pyramide. Le chevet fait en ce moment l'objet d'une importante restauration dans le cadre du Plan de relance : réfection des joints et remplacement de lauzes. Le clocher est octogonal.
Avant de pénétrer dans le sanctuaire, on remarque sur la façade sud le cadran solaire surmonté d'une vierge sous laquelle est figuré un prisonnier enchaîné. Des fers et des boulets sont accrochés, comme ex-votos, à la paroi. On a ici une pensée, ou même une prière pour ceux auxquels on songe comme Hervé Ghéquière et Stéphane Taponier ou encore Florence Cassez - et tant d'autres ! Passé la porte Saint-Jean et ses ferronneries d'origine, on entre dans la nef, immense, et on progresse, dans la pénombre, vers le choeur entouré de son déambulatoire de huit colonnes, chiffre de la résurrection. La staute de la vierge d'Orcival, en noyer recouvert de parements d'argent et de vermeil, accueille le pélerin comme le simple touriste. On termine la visite par la crypte, large, haute, claire....Et des églises de ce style, il y en a de nombreuses en Auvergne...Une prochaine sera celle de Saint Nectaire.